2016
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Études littéraires ; vol. 47 no. 1 (2016)
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Marie-Pierre Krück, « Esthétique de la pourriture », Études littéraires, ID : 10.7202/1040891ar
La pourriture, de l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle, est d’abord un problème moral et religieux parce qu’elle met en question la transcendance de l’homme. Sous l’Ancien Régime, l’intervention de la médecine et la production d’un discours qui neutralise le processus, en le fondant scientifiquement, permettront à la pourriture de sortir du cadre religieux. Mais cette entreprise de neutralisation par la science est ardue parce que la putréfaction a un statut sémiotique particulier. Au XIXe siècle, par le biais de l’esthétique, la pourriture retrouve la transcendance perdue. Le XXe siècle marque un nouveau tournant alors que la putréfaction s’ouvre désormais à des visées politiques.