2017
Ce document est lié à :
Études françaises ; vol. 53 no. 2 (2017)
Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 2017
Sandrine Hériché-Pradeau, « Perceforest ou cent inscriptions à ponctuer : Des manuscrits à l’imprimé de 1528 (Galliot du Pré, Nicolas Cousteau) », Études françaises, ID : 10.7202/1040898ar
L’auteur du Perceforest, le plus vaste roman de la littérature médiévale, évoque au cours de la narration des inscriptions qui sont présentées comme des objets épigraphiques retranscrits, ainsi qu’un grand nombre de pièces lyriques prises en charge par des personnages. L’article s’attache à analyser et à comparer, à partir d’exemples précis, le traitement matériel qui est réservé à ces deux catégories d’insertions, en prose comme en vers, dans les manuscrits (Paris, BnF, fr. 345-348, A ; Paris, BnF, fr. 106-109, B ; Paris, Arsenal 3483-3494, C) et dans l’imprimé de 1528 (Galliot du Pré, Nicolas Cousteau). Il démontre que les inscriptions en prose font l’objet d’une présentation plus variée et souple dans les manuscrits grâce au recours à un plus large éventail de ponctèmes. Il met aussi en évidence le fait que les copistes n’ont pas l’habitude de souligner avec les mêmes indices matériels les insertions versifiées selon qu’il s’agit d’une inscription ou d’une pièce lyrique, même si la présentation des inscriptions en vers dans certains manuscrits tels que celui de Jacques d’Armagnac (Paris, BnF, fr. 107) confirme l’idée que la ponctuation peut être conditionnée par un facteur décoratif. Les inscriptions en vers et les lais lyriques font en revanche l’objet d’une mise en page et en espace strictement identique dans l’imprimé. Cette égalité nouvelle de traitement peut être l’indice que prime désormais, au début du xvie siècle, le caractère formel, et non sémantique, des inscriptions en vers qui sont perçues comme des monuments pérennes.