SERVIR ET ALLÉGER : L’art du chroniqueur

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2017

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Voix et Images ; vol. 42 no. 3 (2017)

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Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal, 2017

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Où qu’on la pratique, la chronique comporte un certain nombre de caractéristiques — relevées notamment par Marc Angenot (1986) et Marie-Ève Thérenty (2007) — qui en font un genre à part entière, même si le premier de ces traits est une indistinction qui tient à sa mitoyenneté générale. Elle est au point de rencontre de la littérature et du journalisme, des genres de l’intime et de l’espace public, de l’actualité et de l’inactualité, de l’archive et du provisoire, de l’objectivité factuelle et d’un subjectivisme assumé. Cet article propose de comprendre la spécificité de l’espace réservé au chroniqueur dans certains journaux canadiens de la seconde moitié du xixe siècle. Nous aborderons quatre chroniqueurs très actifs à l’époque : Arthur Buies, Hector Fabre, Napoléon Legendre et Edmond Paré. Ils partagent un ensemble de traits récurrents (le libéralisme, l’oralité, l’ironie, la flânerie et la contemplation) suggérant que nous sommes en présence d’une véritable figure médiatique, c’est-à-dire un type façonné par l’imaginaire médiatique, identifié à un ethos, à un langage, à certaines postures qui forment ni plus ni moins qu’un habit — une manière d’être, une tenue —, l’habit du chroniqueur. Celui qui revêt cet habit accepterait un mandat implicite, un peu comme le reporter mais à propos de tout et de rien, celui de préserver une connivence avec le lecteur, par laquelle le monde (de la politique au fjord du Saguenay en passant par les rues de Québec) sera vu d’un angle oblique, à la fois ironique et intime.

Wherever it is found, the column (chronique) includes certain features—identified by Marc Angenot (1986) and Marie-Ève Thérenty (2007), among others—that make of it a genre in its own right, even if its first characteristic is a lack of distinctiveness related to the fact that it generally occupies a kind of middle ground. It is located at the junction of literature and journalism, intimacy and public space, current events and whatever is not current, archives and the ephemeral, factual objectivity and an openly acknowledged subjectivism. This article seeks to understand the specific nature of the space assigned to columnists in certain Canadian newspapers in the second half of the 19th century. We will examine the work of four columnists active during this period: Arthur Buies, Hector Fabre, Napoléon Legendre and Edmond Paré. They shared a number of recurring traits (liberalism, orality, irony, strolling, contemplation), which suggests that we may be in the presence of a genuine media figure, i.e., a type shaped by the media’s imaginative system, identified with an ethos, a language, and certain postures forming an “outfit” (by which we mean “way of being” or “behaviour”): the columnist’s outfit. The person who put on this outfit agreed to take on an implicit commitment similar to that of the reporter, although he focused on anything and everything: a commitment to maintaining a sense of complicity with the reader, on the basis of which the world (from politics to the Saguenay fjord or the streets of Québec) was to be viewed, both ironically and intimately, from an oblique point of view.

Dondequiera que se practique, la crónica comporta cierto número de características –señaladas, entre otros, por Marc Angenot (1986) y Marie-Ève Thérenty (2007)– que hacen de la misma un género de pleno derecho, aunque el primero de estos rasgos sea una indistinción que se debe a su medianería general. Se sitúa en el punto de encuentro de la literatura y el periodismo, géneros de lo íntimo y el espacio público, de la actualidad y la ausencia de actualidad, del archivo y lo provisional, de la objetividad fáctica y un subjetivismo asumido. Este artículo propone que se entienda la especificidad del espacio reservado para el cronista en algunos diarios canadienses de la segunda mitad del siglo XIX. Abordaremos a cuatro cronistas muy activos en aquella época: Arthur Buies, Hector Fabre, Napoléon Legendre y Edmond Paré. Comparten un conjunto de rasgos recurrentes (el liberalismo, la oralidad, la ironía, la holganza y la contemplación), sugiriendo que estamos en presencia de una verdadera figura mediática, esto es, un tipo modelado por el imaginario mediático, identificado con un ethos, un lenguaje, algunas posturas que forman ni más ni menos un traje, una ‘forma de ser’, una ‘vestimenta’, el traje del cronista. Aquel que revistiera dicho traje aceptaría un mandato implícito, un poco como el reportero, pero a propósito de todo y de nada, lo de preservar una connivencia con el lector, dentro de la cual el mundo (de la política en el fiordo del río Saguenay, pasando por las calles de la Ciudad de Quebec), se vería desde un ángulo oblicuo, a la vez irónico e íntimo.

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