Réflexion sur les perceptions, conceptions, représentations et affections, ou la quadrature des approches qualitatives en géographie

Résumé Fr En Es

Les chercheurs en géographie humaine tentent de saisir le plus finement possible la nature des relations que nous entretenons avec la Nature et le Territoire à partir de ce qu’en « pensent » les divers acteurs ou groupes d’acteurs concernés. Or, ces « pensées » émanent de registres de signification fort distincts selon que ceux-ci résultent de la perception, de la représentation, de la conception ou de l’affection. Soit quatre processus souvent confondus, par suite du manque d’amplitude et d’acuité du regard exercé et, surtout, parce qu’ils ne sont pas abordés et examinés communément. Cela n’est pas sans conséquences sur la cohérence de toute démarche référant à l’un ou l’autre de ces modes relationnels pour saisir les « opinions » des acteurs, puis sur la validité des résultats obtenus. Et c’est pour tenter de résoudre quelque peu ces difficultés dans notre compréhension des relations subjectives que l’être humain entretient avec son environnement naturel ou bâti que nous cherchons, dans ce texte, à dégager et articuler les principales modalités et finalités à l’oeuvre au sein de la perception, de la représentation, de la conception et de l’affection.

Human geographers devote themselves to understanding as subtly as possible the nature of the relationships that we have with Nature and Territory, by exploring what the concerned stakeholders or groups of stakeholders ‘‘think’’ of those relationships. And yet, these ‘‘thoughts’’ can come from very distinct registers of significance, depending on whether they are the result of perceptions, representations, conceptions or affections. These processes are often used interchangeably, which creates a problem attributable to the limited range and acuteness of geographers’ analysis and, more importantly, to the lack of an approach which adequately integrates all of them. This issue is significant since it diminishes the coherence of reflections which refer to one of these four processes, especially when it comes to truly grasping the ‘‘opinions’’ of the stakeholders involved and assessing the validity of the results. In order to resolve these difficulties and shortcomings in our comprehension of the subjective relationships that human beings have with their natural or constructed environments, this article will try to highlight and articulate the principal modalities and aims structuring perceptions, representations, conceptions and affections.

Los investigadores en Geografía Humana tratan de captar con la mayor sutileza, la clase de nuestras relaciones con la Naturaleza y con el Territorio, comenzado por lo que “piensan” los actores o grupos de actores involucrados. Ahora bien, esos “pensamientos” surgen de muy distintos registros de significación, según que emanen de la percepción, de la representación, de la concepción o del afecto. Eh ahí cuatro procesos que se confunden muy a menudo, debido a la estrechez y a la torpeza de la observación, y, sobre todo, porque de ordinario no se los enfoca ni se los examina. Ello tiene consecuencias sobre la coherencia de todo proceso concerniente a uno u otro de tales modos relacionales para captar las “opiniones” de los actores, luego, sobre la validez de los resultados obtenidos. Con el fin de tratar de resolver, al menos en parte, esas dificultades, en la comprensión de las relaciones subjetivas que el ser humano tiene con su medio natural o construido, buscamos, en este texto, despejar y articular las modalidades y finalidades principales dentro de la percepción, de la representación, de la concepción y del afecto.