Réappropriations mutuelles. Ayahuasca et néochamanisme péruvien internationalisé

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2017

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Drogues, santé et société ; vol. 16 no. 2 (2017)

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Dans cet article, je présente et analyse le paysage chamanique péruvien internationalisé et façonné par ce que j’appelle des « réappropriations chamaniques ». Ces dernières sont le fruit de rencontres entre nouvelles spiritualités européennes, sud et nord-américaines et néochamanismes locaux, entre celles et ceux qui voyagent à la rencontre de leurs chamanes et ces derniers. Ce paysage en devenir est attesté depuis une époque ancienne – je ne me hasarderai pas ici à donner une date –, comme en témoigne la circulation de plantes rituelles, médicinales et psychotropes et des noms qui les désignent. Autrement dit, ce que d’aucuns appellent le « tourisme chamanique » n’est pas à l’origine, mais participe d’un processus diffus. Pour le montrer, j’appuie mon propos sur une description de l’ayahuasca, cette plante psychotrope emblématique de ce paysage, puis celle du chamanisme awajun (famille linguistique jivaro, Pérou), peu familier, comparativement à d’autres, des « festivals chamaniques » et autres rituels « bricolés » organisés en Amérique ou en Europe. Enfin, j’aborde la rencontre et son intelligence, à travers un essai de compréhension de ce qui se joue dans l’expérience psychotrope des « modernes ».

In this paper, I analyze the internationalized Peruvian shamanic landscape, a landscape shaped today by what I call “neo-shamanic appropriations”. These are the result of meetings between new age and local shamanisms, between European, South and North American travelers and shamans. However, the Peruvian shamanic landscape is older–I wouldn’t want to make an estimate–as evidenced by the sharing of ritual, medicinal and psychotropic plants, and the names of those plants. In other words, the so-called “shamanic tourism” does not cause but contribute to a diffuse process. To show this, I support my analysis with the following descriptions: first, a psychotropic plant (ayahuasca) and its usages; second, the Awajun shamanism (Jivaro linguistic family, Peru); third, the shamanic festivals and other unusual rituals organized in America or Europe. Finally, I discuss the encounter and its intelligence, through the understanding of what is playing out in modern psychoactive experiences.

En este artículo analizo el paisaje chamánico peruano, internacionalizado y modelado por lo que llamo « reapropiaciones chamánicas ». Estas últimas son hoy día fruto del encuentro entre nuevas espiritualidades europeas, sur y norteamericanas y (neo) chamanismos locales, entre viajeros y chamanes. Sin embargo, hay testimonios de este paisaje en devenir desde una época antigua – no me arriesgaré aquí a dar una fecha –, como lo demuestra la circulación en Suramérica de plantas rituales, medicinales y psicotrópicas y los nombres con las que se las designa. Dicho de otra manera, lo que algunos llaman « el turismo chamánico » no está en el origen, sino que participa de un proceso difuso. Para demostrarlo, apoyo mis afirmaciones en una descripción de la ayahuasca, planta psicotrópica emblemática de este paisaje ; del chamanismo awajun (familia lingüística jíbaro, Perú) ; y de « festivales chamánicos » y otros rituales « montados » que se organizan en América o en Europa. Finalmente, me refiero al encuentro y su inteligencia, a través de un ensayo de comprensión de lo que ocurre en la experiencia psicotrópica de los « modernos ».

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