Devenir-plante : enlacements vivants en Océan Indien et en Amazonie

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2017

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Drogues, santé et société ; vol. 16 no. 2 (2017)

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Julie Laplante, « Devenir-plante : enlacements vivants en Océan Indien et en Amazonie », Drogues, santé et société, ID : 10.7202/1041852ar


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Percevoir un médicament, un remède ou une drogue comme un objet pouvant nuire ou guérir selon une logique causale est possible selon un positionnement de l’extérieur. Si l’on se place au milieu des choses ou entre l’humain et le non-humain dans l’agencement-vie qui émerge entre les deux, il n’y a plus ni objet, ni sujet, mais un devenir. Voilà le lieu qu’occupent maintes chamanes et guérisseuses pour mieux connaître comment guérir avec les plantes, certaines de ces plantes étant communément nommées « drogue » ou « psychotrope », lorsque reconnues selon leurs propriétés biopharmaceutiques ou biomoléculaires. Dans cet article, je vise à montrer en quoi l’approche horizontale de guérisseurs en océan Indien et en Amazonie se comprend mieux par une approche phénoménologique rhizomique que par une approche généalogique de l’arborescence sur laquelle repose en grande partie l’approche scientifique actuelle. Trois études de cas démontrent respectivement en quoi devenir-plante se fait par le mouvement-repos, le rêve et l’affect. L’approche phénoménologique rhizomique en anthropologie proposée emprunte en partie à Deleuze et Guattari (1980) et permet de mieux comprendre comment il est possible d’entretenir des relations fructueuses avec les plantes. Une telle approche amène à privilégier un savoir obtenu par proximité, plutôt qu’à poser un regard de la distance typique du laboratoire qui extrapole la plante de ses contextes, voire d’elle-même, et qui s’intéresse le plus souvent à l’une des molécules de la plante plutôt qu’à ses synergies activées dans-la-vie.

Perceiving a medicine, a remedy or a drug as an object able to heal or harm in causal logic is possible from an external positioning. Should we place ourselves in the middle of things, or between the human and the non-human in the life-arrangement emerging between the two, there is no longer an object or a subject, but there is becoming. This is the place that many shamans and healers occupy to know how to heal with plants, some of these plants commonly called a "drug" or a "psychotropic drug" when recognized according to their biopharmaceutical or biomolecular properties. In this article, I aim to show how healers’ horizontal approach in the Indian Ocean area and in Amazonia can be better understood through a rhizomatic phenomenological approach than through a genealogical approach thinking though the tree as is generally done in current scientific approaches. Three case studies respectively show how becoming-plant is done through movement/rest, dream and affect. The rhizomatic phenomenological approach in anthropology here proposed, and which borrows in part from Deleuze & Guattari (1980), helps to understand how it is possible to entertain fortuitous relations with plants. Such an approach invites to privilege knowledge obtained through proximities rather than to adopt a perspective through external distance typical of the laboratory that extrapolates a plant from its contexts, even of itself, usually with interests in a sole molecule from the plant rather then in it’s synergies activated in-life.

Es posible percibir un medicamento, un remedio o una droga como un objeto que puede perjudicar o curar según una lógica causal desde un posicionamiento del exterior. Si uno se coloca en medio de las cosas, o entre el humano y el no humano en los arreglos de vida que surgen entre los dos, no hay ya ni objeto, ni sujeto, sino un futuro. Este es lugar que ocupan numerosos chamanes y curanderas para conocer mejor como curar con las plantas, algunas de estas plantas denominadas comúnmente “drogas” o “psicotrópicos” cuando se las reconoce según sus propiedades biofarmacéuticas o biomoleculares. En este artículo trato de mostrar de qué manera el enfoque horizontal de los curanderos en el Océano Índico y en Amazonia se comprende mejor desde una posición fenomenológica rizómica que con un enfoque genealógico de la arborescencia sobre la que reposa en gran parte el planteo científico actual. Tres estudios de caso demuestran respectivamente de qué manera el volverse-planta se hace mediante movimiento/reposo, el sueño y el afecto. El enfoque fenomenológico rizómico en antropología que se propone aquí y que toma ideas en parte de Deleuze y Guattari (1980), permite comprender mejor cómo es posible mantener relaciones fructuosas con las plantas. Tal enfoque lleva más bien a privilegiar un saber obtenido por proximidad que a echar una mirada distante típica del laboratorio que extrapola la planta de sus contextos, incluso de ella misma, y se interesa a menudo en una de las moléculas de la planta más que a las sinergias activadas-en-la-vida.

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