2017
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Santé mentale au Québec ; vol. 42 no. 2 (2017)
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Florence Yvon et al., « Vers une compréhension de la stigmatisation : quel est le stéréotype associé à la schizophrénie ? », Santé mentale au Québec, ID : 10.7202/1041919ar
La stigmatisation des personnes souffrant d’un trouble du spectre schizophrénique a pour origine l’existence d’un stéréotype associé à une catégorie sociale, ici la schizophrénie. L’objectif de cet article bref est de proposer une courte synthèse de la littérature récente ayant exploré le contenu du stéréotype associé à la schizophrénie, en anglais et en français, et de proposer des perspectives de recherche basées sur les évolutions récentes de ce domaine.Le stéréotype associé à la maladie mentale en général est clairement négatif. Le modèle le plus répandu dans la littérature postule l’existence de quatre facteurs qui en constituent le contenu : attribution de la responsabilité de la maladie, dangerosité, faible pronostic, imprévisibilité et incompétence dans les rôles sociaux. Si le stéréotype peut varier selon les pays, il est clairement associé à la discrimination et au désir de mettre les personnes à distance socialement. Le stéréotype diffère également entre les maladies mentales. En comparaison aux troubles bipolaires ou à l’autisme, la schizophrénie concentre les aspects les plus négatifs du stéréotype associé à la maladie mentale, notamment en termes de dangerosité et de distance sociale.L’étude du stéréotype, en pleine expansion, demande encore des études spécifiques et la mise à l’épreuve des modèles non validés, pourtant largement utilisés dans la littérature psychiatrique. L’importation des méthodes et des modèles de la psychologie sociale constitue une piste prometteuse. Ainsi, la production de données utilisables par tous les acteurs du terrain, usagers, familles et professionnels, implique la constitution d’équipes pluridisciplinaires dans les projets futurs.