La justice constitutionnelle face au mouvement conservateur : la Cour suprême du Canada et le gouvernement Harper (2006-2015)

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2017

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Les Cahiers de droit ; vol. 58 no. 4 (2017)

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Les orientations politiques du gouvernement conservateur de Stephen Harper ont fait, directement ou indirectement, l’objet de plusieurs litiges devant la Cour suprême du Canada. Celle-ci, à l’unanimité, ou par une majorité importante, a répondu par la négative à des réformes introduites par les conservateurs, ainsi qu’à l’égard de questions sensibles pour leur programme politique. Jamais auparavant, le Canada n’avait connu une polarisation aussi nette entre la fonction exécutive et la fonction judiciaire. Il en est résulté l’image d’une tension ou d’un « conflit », avec les nuances nécessaires pour le contexte institutionnel et politique. Si cet affrontement peut donner lieu à un bilan proprement juridique pour divers champs du droit constitutionnel, la piste explicative de cet épisode ne peut être réduite à une lecture au premier degré fondée sur des considérations de droit positif. Une mise en perspective montre une nette divergence entre la Cour suprême et les conservateurs sur le constitutionnalisme. Avant d’être un élément fondateur du droit constitutionnel, le constitutionnalisme relève avant tout de la théorie politique, ce qui montre, en définitive, l’ampleur des divergences qui ont marqué la période 2006-2015.

The political actions of Stephen Harper’s conservative government led, directly or indirectly, to several cases before the Supreme Court of Canada. The Court, unanimously or by a large majority, rejected the reforms introduced by the Conservatives along with several key items in their political program. Never before had Canada seen such a clear polarization between the executive and judicial functions. The result was an appearance of tension or “conflict” in institutional and political terms. Although a purely legal conclusion can be drawn in various fields of constitutional law, the explanation for this episode cannot be sought solely in a first-degree reading based on positive law. The broader perspective reveals a clear divergence between the Court and the Conservatives in terms of constitutionalism. In addition to its role as a founding element of constitutional law, constitutionalism relies on political theory, clearly demonstrating the extent of the divergence that marked this period.

Las orientaciones políticas del Gobierno conservador de Stephen Harper fueron objeto — directa o indirectamente — de varios litigios ante la Corte Suprema de Canadá. Esta instancia, de manera unánime, o con una importante mayoría, negó las reformas presentadas por los Conservadores, asimismo, con respecto a temas sensibles de su programa político. Nunca antes en Canadá se había conocido una polarización tan diáfana entre el Poder Ejecutivo y el Poder Judicial, y que ha proyectado una imagen de una tensión o de un « conflicto », con los requeridos matices del contexto institucional y político. Si esta confrontación puede ser el objeto de un balance propiamente jurídico en los diversos campos del derecho constitucional, la pista explicativa de este episodio no puede limitarse a una lectura superficial fundada en las consideraciones del derecho positivo. Una perspectiva demuestra una divergencia neta que existe entre la Corte y los Conservadores sobre el constitucionalismo. Antes de ser un elemento fundamental del derecho constitucional, el constitucionalismo depende antes que nada, de la teoría política, lo que demuestra, en definitiva, la magnitud de las divergencias que marcaron este periodo.

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