L’« Union sacrée » esthétique dans La Musique pendant la guerre. Trêve des débats pour la refondation du projet national

Fiche du document

Date

2017

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Revue musicale OICRM ; vol. 4 no. 2 (2017)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Revue musicale OICRM, 2017




Citer ce document

Liouba Bouscant, « L’« Union sacrée » esthétique dans La Musique pendant la guerre. Trêve des débats pour la refondation du projet national », Revue musicale OICRM, ID : 10.7202/1043220ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

La notion d’« Union sacrée » contre l’Allemagne invoquée par le président français Raymond Poincaré, le 4 août 1914, rejaillit sur l’art, car la guerre est également menée sur le front culturel. La revue La Musique pendant la guerre, dont le rédacteur en chef est le musicien Francis Casadesus, est très proche du gouvernement, et, plus précisément, bénéficie de la protection du responsable de la propagande culturelle de guerre, Albert Dalimier, très investi dans l’aide aux musiciens. Le mot d’ordre de La Musique pendant la guerre pourrait s’énoncer en ces termes : la musique patriote. Le projet esthétique de la revue, consacrée au « mouvement de l’art musical », est incontestablement français et unificateur. En effet, la mission endossée consiste à se focaliser sur le mouvement de l’art musical français, à endiguer l’interruption de la vie musicale française et de l’art en temps de guerre et à accélérer la revalorisation à plus grande échelle temporelle et spatiale de la musique française. Nous montrerons dans cet article que le patriotisme musical offensif dicté par les circonstances est en réalité lié à une conception nationaliste plus anciennement ancrée. Clairement argumenté, il est doté d’un programme d’action. Tout d’abord, nous verrons que celui-ci s’emploie à redonner à la musique française, à l’occasion de la guerre, ses droits de promotion et de diffusion considérés comme bafoués depuis 40 ans. Il s’agit d’un discours collectif à teneur structurelle et non pas uniquement d’une revendication conjoncturelle et isolée qui émanerait d’une minorité de l’Action française maurrassienne. Deuxièmement, ce programme s’engage à maintenir cet état après le conflit et pose les jalons d’un débat esthétique de l’après-guerre.

The notion of “Union Sacrée” against Germany invoked by the French President Raymond Poincaré, August 4, 1914, reflects on art, because the war is also conducted on the cultural front. The journal La Musique pendant la guerre, whose editor-in-chief is the musician Francis Casadesus, is very close to the government, and, more precisely, enjoys the protection of Albert Dalimier, head of cultural war propaganda, who is heavily invested in helping musicians. The motto of La Musique pendant la guerre could be stated in these terms: patriotic music. The aesthetic project of the journal, devoted to “the movement of musical art”, is unquestionably French and unifying. Indeed, the mission is to focus on the movement of French musical art, to contain the interruption of French musical life and art in war and accelerate the revaluation of French music on a larger scale, temporal and spatial. We will show in this article that the offensive musical patriotism dictated by the circumstances is in fact linked to a more entrenched nationalist conception. Clearly argued, it has a program of action. First of all, we will see that this one is used to give back to French music, on the occasion of the war, its rights of promotion and diffusion considered as flouted for 40 years. It is a collective discourse with a structural content and not only a cyclical and isolated claim that would emanate from a minority of the Action française maurrassienne. Secondly, this program is committed to maintaining this state after the conflict and lays the foundation for a post-war aesthetic debate.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en