2016
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Études littéraires ; vol. 47 no. 2 (2016)
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Arnaud Bernadet, « Une différence à inventer : l’américanité sauvage de Supervielle », Études littéraires, ID : 10.7202/1045746ar
L’expression de l’américanité chez Jules Supervielle est l’objet de plusieurs récidives littéraires. À mesure qu’il se dégage de l’influence romantique et parnassienne, encore prégnante dans Brumes du passé et Comme des voiliers, le poète apprend à « plier à son goût » la Muse uruguayenne. De Poèmes à Débarcadères, l’américanité se révèle plus encore inséparable d’une quête de l’identité. Elle traduit l’exigence d’une signature, capable enfin d’assigner à l’oeuvre ce que Supervielle appelle le « ton réel ». La question de la manière – cette mesure personnelle de l’écriture, conquise au terme des quatre premiers recueils – ne se distingue pas chez lui de la question de la culture, et réciproquement.