2018
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Mémoires du livre ; vol. 9 no. 2 (2018)
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Brigitte Weltman-Aron, « L’écrire femme selon Virginie Despentes », Mémoires du livre / Studies in Book Culture, ID : 10.7202/1046985ar
Virginie Despentes, dont le premier livre a été publié en 1993, est reconnue comme l’une des représentantes majeures d’une nouvelle orientation de la littérature féminine. Cet article analyse deux aspects de la réflexion de Despentes sur la figure du personnage public de l’écrivain : il montre, d’une part, que ses textes théoriques comme ses fictions dénoncent la réception critique, en France, d’une femme qui écrit et qui crée. D’autre part, il met en lumière, à l’heure de la domination de l’autofiction sur la littérature française, l’approche différente du moi et du sujet entreprise dans ses textes. C’est à partir d’une réflexion sur l’élaboration sociale du féminin et de la valeur « travail », qui ne se limite pas à l’oeuvre de l’écrivain, que Despentes repense la teneur de la sociabilité, le diagnostic d’une décomposition sociale n’étant pas pour elle seulement à critiquer, mais à mettre en oeuvre autrement.