Heidegger et la Russie : De la révolution conservatrice à la Seconde Guerre mondiale

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2017

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Martin Heidegger a été marqué en profondeur par sa lecture des Écrits politiques de Fiodor Dostoïevski, qu’il a lus dans l’édition de Dmitri Sergejewitsch Merejkovski et d’Arthur Moeller van den Bruck, le principal inspirateur de la révolution conservatrice allemande. Il en a retenu sa conception du terroir (Heimat) et il en a tiré une conception raciale de la germanité et de la russité qui trouvera à s’exprimer positivement dans ses Cahiers noirs des années 1939-1941, contemporains du pacte germano-russe. On ne saurait en conclure pour autant que Heidegger serait en tous points favorable à la Russie. La succession des énoncés heideggériens sur la Russie montre en effet, avec toute l’ambivalence qui caractérise la vision du monde hitlérienne et nazie, que la Russie reste pour lui un adversaire dont il mesure la force, face au peuple allemand qu’il considère comme le seul peuple véritablement historique et métaphysique.

Martin Heidegger was profoundly marked by his reading of Fyodor Dostoevsky's "Political Writings", which he read in the edition by Dmitry Sergeyevich Merezhkovsky and Arthur Moeller van den Bruck, the latter being the main instigator of the Conservative German Revolution. From these writings Heidegger retained the notion of homeland (Heimat) and derived a racial conception of Germanity and Russianity that found positive expression in his Black Notebooks of 1939-41, coeval with the German-Soviet Pact. But this does not mean that Heidegger favored Russia on all points. Indeed, Heidegger's successive statements on Russia show, with all the ambivalence characterizing the Hitlerian and Nazi vision of the world in this respect, that Russia remained for him an adversary whose strength he measured vis-a-vis the Germans, whom considered the only truly historical and metaphysical people.

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