2018
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Frontières ; vol. 30 no. 1 (2018)
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Florence Vinit et al., « Danser sur la corde, entre le rire et l’inéluctable. Réflexions sur la fonction du personnage clownesque en soins palliatifs », Frontières, ID : 10.7202/1049461ar
« La contradiction lourd-léger est la plus mystérieuse et la plus ambiguë de toutes les contradictions » écrivait Milan Kundera dans L’insoutenable légèreté de l’être (p. 13-14). Le personnage clownesque porte en lui cette tension en étant capable d’exagérer, de souligner un trait, de caricaturer pour amener le rire, mais également de garder une forme de légèreté le préservant de tomber du côté du déplacé, de l’inconvenant ou même du tragique. Le clown est ainsi un être de frontière, marchant tel un funambule entre le rire et les larmes. Depuis vingt ans, on le voit arriver dans des établissements de santé, en pédiatrie mais aussi en soins intensifs, urgences et maisons de soins palliatifs. Ce texte cherchera à comprendre la façon dont l’humour clownesque côtoie la mort et investit des lieux où la souffrance et la fin de vie sont des enjeux indépassables : comment interviennent les artistes au nez rouge dans ces endroits? De quoi sont-ils porteurs? Croisant réflexions sur l’humour et témoignages issus d’observation participante, cet article fait de la figure clownesque une posture incarnée du geste de réduction phénoménologique, à savoir la capacité de renouveler le regard sur le monde en suspendant les savoirs acquis.