De la mise en scène de l’écoute aveugle : “Coraggi ! Ricominciamo la lettura!”

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2015

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Recherches sémiotiques ; vol. 35 no. 2-3 (2015)

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Giusy Pisano, « De la mise en scène de l’écoute aveugle : “Coraggi ! Ricominciamo la lettura!” », Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, ID : 10.7202/1051068ar


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Le Théâtrophone, le téléphone, le phonographe et le gramophone, reposaient sur le principe de l’écoute aveugle dont les effets dramaturgiques ont été particulièrement exploités par la radio et le théâtre, mais aussi le cinéma. Ici, loin des yeux, loin des corps, les sons et les voix reproduits et transmis à travers des haut-parleurs sont désincarnés. Le fantôme de cette écoute persiste et ressurgit dans les mises en scène contemporaines où, notamment, la voix est séparée du corps et les bruits n’ont pas de décor. Elle est au travail dans les pièces de Maurice Maeterlinck (Les Aveugles, L'Intruse, Intérieur, La mort de Tintagiles), de Samuel Beckett (La dernière bande, Dis Joe, Pas moi, Berceuse, Cendres), de Carlo Emilio Gadda (Eros et Priape, Saint Georges chez les Brocchi), Ibsen (Un ennemi du peuple, Les Revenants, Solness le constructeur, Quand nous nous réveillons d’entre les morts), de Jean Tardieu (Une voix sans personne), de Marguerite Duras (L’Amante anglaise, India Song, Savannah Bay) et sans doute dans bien d’autres qui mériteraient d’être analysées sous cet angle. Ce texte présente quelques pistes pour une archéologie de la mise en scène de cette écoute particulière à travers quelques dispositifs de la fin du XIX° siècle, période cruciale, car elle recèle bon nombre d’inventions techniques.

The Theatrephone, the telephone, the phonograph and the gramophone, all of them technologies based on the principle of blind listening, have each been used variously by radio, theatre, as well as cinema. Such amplified sounds are disincarnate, spectral presences. This form of listening is still found in contemporary plays when voices get severed from bodies and noises unhinged from objects. One finds it in the plays of Maurice Maeterlinck (The Blind, Intruder, Interior, The Death of the Tintagiles), Samuel Beckett (The Last Tape, Eh Joe, Not I, Rockaby, Embers), Carlo Emilio Gadda (Eros e Priapo, San Giorgio in Casa Brocchi), Ibsen (En Folkefiende, Gengangere, Bygmester Solness, Når vi døde vågner), Jean Tardieu (Une voix sans personne), Marguerite Duras (L’Amante anglaise, India Song, Savannah Bay) and several others. This article offers suggestions for developing an archaeology of mise-en-scene regarding this form of listening by examining a few devices in use at the end of the 19th century, a period rich in technological innovations.

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