Effet spécial : l’incandescence du voir dans les films de Martin Arnold

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2017

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Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 28 no. 1 (2017)

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Cet article vise à situer la définition de l’effet spécial dans une histoire plus large du cinéma (le trucage selon Christian Metz) et dans l’histoire de l’art (les débats sur la peinture et la sculpture à l’âge moderne). L’oeuvre « désanimée » de Martin Arnold réalisée sur la base de cartoons américains relance le paradigme de la vue et du toucher et sert la réflexion, non plus d’une dispute entre les arts (la sculpture qui opère per via di levare opposée à la peinture qui procède per via di porre), mais d’un « réglage de la perception » (Metz). Déclinée dans les films sur le mode d’une proposition plastique, l’opposition des sens devient l’enjeu d’une interrogation sur les sources du visible : ses origines physiologiques et ses manifestations psychiques. L’usage de la couleur — le fond noir sur lequel s’enlèvent les fragments colorés des icônes décomposées — produit, en connivence avec l’art abstrait, une « dynamite de l’inconscient » qui fait surgir une forme d’incandescence du voir et un effroi du regard.

This article situates the definition of the special effect in a broader history of cinema (Christian Metz’s notion of the trick effect) and in the history of art (debates around painting and sculpture in the modern era). Martin Arnold’s “de-animated” work, based on American cartoons, reworks the paradigm of seeing and touching and prompts us to think, no longer about a dispute between the arts (sculpture, operating per via di levare, opposed to painting, which operates per via di porre), but about “adjusting perception” (Metz). This conflict between the senses, which takes the form of a plastic proposition in Arnold’s films, becomes the site of an interrogation of the sources of the visible: its physiological origins and its psychic manifestations. The use of colour—the black background from which are taken coloured fragments of broken-down icons—produces, in league with abstract art, a “dynamite of the unconscious” which brings out a kind of incandescence of seeing and a dread of the gaze.

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