2018
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Arborescences : Revue d'études françaises ; no. 8 (2018)
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Silvia Baroni, « Au seuil de l’enfer : la Seine dans La Comédie humaine », Arborescences: Revue d'études françaises, ID : 10.7202/1055881ar
Balzac, archéologue de Paris, donne assez rarement des descriptions de la Seine dans La Comédie humaine. Plus qu’un élément géographique, la Seine devient dans l’oeuvre balzacienne un symbole d’isolement, de désespoir, métaphore de l’exil de Dante dans Les Proscrits. En fait, si l’île de la Cité et l’île Saint-Louis représentent, pour Balzac, des lieux obscurs, encore liés au Moyen Âge, théâtres de complots, repères des sociétés secrètes, comme dans l’Envers de l’histoire contemporaine, c’est aussi grâce à l’eau noire et « poignante » de la Seine que la dimension de mystère et d’exotisme est créée. La Seine attire les désespérés qui, comme Raphaël de Valentin, ont joué leur dernière cartouche, et plane sur elle l’« ombre d’Ophélie ». La Seine se dessine enfin comme Styx de la ville moderne, le seuil entre le passé et le présent, entre le monde des vivants et l’outre-tombe, sur lequel le Pouvoir occulte se manifeste.