2018
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Arborescences : Revue d'études françaises ; no. 8 (2018)
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Lola Kheyar Stibler, « « Hydrargyre » de Maurice de Fleury ou l’imagination de la matière », Arborescences: Revue d'études françaises, ID : 10.7202/1055886ar
La nouvelle « Hydrargyre » (1887) de Maurice de Fleury raconte la mort de deux amants, intoxiqués par la Seine métamorphosée en fleuve de mercure. Ce « poème en prose décadent » interroge les modalités d’une esthétisation de la matière et celles de sa portée symbolique, tout en soulevant la question de l’esthétisation de la prose elle-même. En effet, la Seine épaisse et dense y évoque par la négative la métaphore de l’eau pure et transparente couramment assignée à décrire la pureté du grand style français. Sont ainsi pensées ensemble « l’imagination matérielle » de l’eau (Bachelard), la description fantasmagorique du paysage et les composantes stylistiques du texte. Nous interrogeons la façon dont le topos polymorphe et ambivalent de la Seine permet à l’auteur de promouvoir une esthétique symptomatique des enjeux littéraires et stylistiques de la fin du xixe siècle.