2018
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Ethnologies ; vol. 40 no. 2 (2018)
Tous droits réservés © Ethnologies, Université Laval, 2019
Götz Hoeppe, « Practical Cosmologies », Ethnologies, ID : 10.7202/1056384ar
Pendant une bonne partie du XXe siècle, les cosmologies autochtones, entendues comme les visions totalisantes du monde propre à des groupes sociaux délimités, étaient l’un des objets centraux de l’ethnologie. Cependant, au cours des dernières décennies, le concept de cosmologie n’a pas résisté à la méfiance de nombreux ethnologues devant la caractérisation d’ensembles sociaux comme unités analytiques, et l’idée d’une correspondance entre l’organisation sociale et les ordres du temps, de l’espace et des couleurs, entre autres. Dans leur livre de 2014, Framing Cosmologies, Allen Abramson et Martin Holbraad ont appelé de leurs voeux un « second souffle » dans l’attention des anthropologues aux cosmologies, intégrant désormais les conceptions populaires de la science occidentale. Tout en souscrivant à cette attention accrue portée à la cosmologie et aux utilisations des perspectives des analystes, j’en appelle à rester attentif aux usages pratiques des cosmologies par les acteurs dont les ethnographes tirent des enseignements. Cela implique de prendre en compte les responsabilités sociales et les contextes organisationnels qui limitent le comportement des individus. Je cherche à illustrer cela en puisant dans des ethnographies de pêcheurs du sud de l’Inde, et d’astrophysiciens en Allemagne.