2018
Ce document est lié à :
Revue Gouvernance ; vol. 15 no. 2 (2018)
Tous droits réservés © Faculté des sciences sociales, Université d'Ottawa, 2018
Lars K. Hallstrom, « Rural Governmentality in Alberta: A Case Study of Neoliberalism in Rural Canada », Revue Gouvernance, ID : 10.7202/1058087ar
Les collectivités rurales du Canada connaissent depuis longtemps la fuite des capitaux et de la main-d’oeuvre, l’extraction des ressources et la marginalisation politique. En même temps, malgré des décennies d’efforts de développement rural et de diversification économique et sociale, il y a peu de signes de changement ou d’amélioration de la résilience dans le Canada rural. Le présent article cherche à examiner cette absence de changement à la lumière de cette histoire du développement et des logiques sous-jacentes qui ont guidé l’élaboration des politiques rurales. En se concentrant sur l’Alberta, cet article soutient que les collectivités rurales font face à une troisième phase d’approches de développement ancrées dans une gouvernance néolibérale, qui met l’accent sur l’égalité des chances, la concurrence, le renforcement des capacités et la collaboration. En même temps, cette approche s’inscrit dans un objectif néolibéral plus large qui consiste à définir les citoyens et les communautés rurales comme des acteurs économiques. Cet article examine à son tour la portée, l’ampleur et le rôle des investissements dans les secteurs de l’énergie et de l’agriculture afin de montrer comment la gouvernance néolibérale structure non seulement le développement rural, mais fait de l’autonomie économique des communautés rurales « la seule option possible », y compris pour les populations qui en subissent le coût. Par conséquent, il est peu probable que l’échec historique du développement rural change, mais plutôt que d’être considéré comme problématique, il sera de plus en plus perçu comme un échec par les communautés rurales elles-mêmes.