1991
Ce document est lié à :
Revue générale de droit ; vol. 22 no. 1 (1991)
Droits d'auteur © Faculté de droit, Section de droit civil, Université d'Ottawa, 1991
William Tetley, « Canadian Interpretation and Construction of Maritime Conventions », Revue générale de droit, ID : 10.7202/1058170ar
Dans cet article, l’auteur décrit d’abord l’origine et la nature essentiellement civiles du droit maritime au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada, une réalité éludée par la Cour suprême du Canada dans l’affaire Buenos Aires Maru, [1986] 1 R.C.S. 752, alors que la même Cour le reconnaissait dans l’arrêt Chartwell Shipping Limited c. Q.N.S. Paper, [1989] 2. R. C.S. 683.L’article examine brièvement la compétence fédérale dans le domaine du droit maritime au Canada, la double juridiction de la Cour fédérale et des cours supérieures des provinces en matière maritime, ainsi que le système mixte, droit civil / common law, du Québec.Il est ensuite question de l’Acte constitutionnel de 1867, tel qu’interprété dans une décision très critiquée du Conseil privé dans l’affaire Labour Conventions, [1937] A.C. 326. Cet arrêt déclarait que même si le gouvernement fédéral a seul le pouvoir de conclure des conventions et traités internationaux au Canada, l’adoption des lois nécessaires pour la mise en vigueur de ces ententes internationales au Canada n’est pas une matière exclusivement fédérale, mais relève plutôt soit de la compétence fédérale, soit de la compétence provinciale, selon le sujet visé par le traité ou la convention.L’auteur passe ensuite en revue les principales règles d’interprétation contenues dans la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969. Il fait remarquer que même si le Canada a ratifié cette convention en 1970, les cours canadiennes, lorsqu’appelées à interpréter un traité, ont encore tendance à appliquer les règles et techniques traditionnelles (et souvent restrictives) d’interprétation des lois, plutôt que de tenir compte des buts visés par le traité et de l’intention des parties, tel que l’exige la Convention de Vienne. Il souligne toutefois la récente tendance plus libérale de nos tribunaux en cette matière, comme le démontre entre autres le jugement rendu dans R. v. Palacios, (1984) 45 O.R. (2d) 269 (Ont. C.A.).L’auteur présente, en conclusion, un bref survol des principales règles d’interprétation du droit statutaire telles qu’appliquées par les cours canadiennes en examinant les lois nationales, les ententes internationales et certains autres éléments complémentaires dans un tel processus d’interprétation. Le professeur Tetley termine son article en se réjouissant de ce qui semble être la lente émergence d’un « consensus général » quant à l’interprétation des lois et des traités au Canada.