Debus-si e(s)t Pierrot. Rire pour ne pas pleurer

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2015

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Revue musicale OICRM ; vol. 2 no. 2 (2015)

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Benjamin Lassauzet, « Debus-si e(s)t Pierrot. Rire pour ne pas pleurer », Revue musicale OICRM, ID : 10.7202/1060135ar


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L’une des premières œuvres humoristiques de Debussy est Pierrot (1882), une mélodie répétant sans cesse l’air populaire associé au personnage de la commedia dell’arte : « Au clair de la lune ». Comme de nombreux artistes de son temps, Debussy semble céder à la tentation de se projeter dans le personnage – ce à quoi invite le poème de Banville qu’il met en musique, soulignant cette ambigüité identitaire. Pierrot est aussi l’éternel perdant en amour, Colombine lui préférant toujours Arlequin. Or, Debussy dédie sa mélodie à Marie-Blanche Vasnier, sa première muse, une femme mariée dont il est tombé amoureux, lui offrant une nouvelle occasion de se trouver des points communs avec Pierrot. La musique confirme l’hypothèse de l’autoportrait, puisque Debussy donne un rôle de premier ordre à la note si, qu’il a choisie pour le représenter, correspondant à la dernière syllabe de son nom. Ainsi, derrière l’apparente légèreté, se cache la confession de la souffrance amoureuse de l’artiste.

One of the first comic works of Debussy’s is Pierrot (1882), a melody consisting of the unceasing repetition of the popular song which is always associated to this commedia dell’arte character: “Au clair de la lune.” Like many artists of his time, Debussy seems to have yielded to the temptation of clothing himself with Pierrot’s costume—which is suggested by the poem written by Banville that he set to music, which underlines this identitary ambiguity. Pierrot is also the victim of a love triangle with Colombine and Harlequin—the female character always choosing the latter. Since Debussy dedicated this melody to Marie-Blanche Vasnier, his first muse, a maried woman he had fallen in love with, he found in the words of the poem some other elements in common with Pierrot. The music confirms this self-portrait hypothesis, since Debussy gave the leading role to the note B (in French, si), matching with the last syllable of his name (-ssy). Therefore, behind a seemingly light-hearted work, the artist hid his suffering for love.

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