Le ton d’évidence en éthique relève-t-il de la violence verbale? Analyse des mémoires envoyés à la Commission parlementaire québécoise sur la question de mourir dans la dignité

Fiche du document

Date

2019

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Canadian Journal of Bioethics ; vol. 2 no. 2 (2019)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

All Rights Reserved ©, 2019DanielBurnier




Citer ce document

Daniel Burnier, « Le ton d’évidence en éthique relève-t-il de la violence verbale? Analyse des mémoires envoyés à la Commission parlementaire québécoise sur la question de mourir dans la dignité », Canadian Journal of Bioethics / Revue canadienne de bioéthique, ID : 10.7202/1060909ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Cet article interdisciplinaire analyse la manière avec laquelle des citoyens débattent lors d’une consultation publique organisée sur une question éthique profondément conflictuelle : l’euthanasie. Le cas étudié concerne la consultation publique québécoise organisée en 2010-2011 par la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité. Ces voix citoyennes débattant publiquement sur l’euthanasie ont jusqu’ici peu retenu l’attention des chercheurs. Nous avons analysé à l’aide des outils de la rhétorique aristotélicienne les mémoires écrits (n = 149) envoyés par des citoyens à la Commission spéciale. À de très rares exceptions près, toutes les personnes engagées politiquement dans cette consultation publique, aussi différentes soient-elles, affichent une grande certitude dans leurs croyances éthiques. Chacun fait comme si les convictions de l’adversaire étaient inférieures aux siennes, qu’il présente souvent comme universelles. Concernant la formule « mourir dans la dignité », les participants prétendent implicitement à l’objectivité de leur définition. Ils agissent même comme s’il existait une seule définition de la formule « mourir dans la dignité » et une seule vérité éthique. À la suite de ces analyses, nous discutons du concept de « violence verbale » qui pourrait être associé à ces manières de débattre sur un sujet complexe.

This interdisciplinary article analyses how citizens debate in an organized public consultation on a deeply conflictual ethical issue: euthanasia. The case in question concerns the Quebec public consultation organized in 2010-2011 by the Special Commission on the Question of Dying with Dignity. The citizen voices debating publicly on euthanasia have so far attracted little attention from researchers. Using Aristotelian rhetorical tools, I analyzed the written submissions (n=149) sent by citizens to the Special Commission. With very few exceptions, all those politically involved in this public consultation, however different they might be, had a high degree of certainty in their ethical beliefs. Everyone acted as if their opponent’s convictions were inferior to their own, which they often presented as universal. With regard to the formula “dying with dignity”, participants implicitly claimed the objectivity of their definition. They even acted as if there were a single definition of the phrase “dying with dignity” and a single ethical truth. Following these analyses, I discuss the concept of “verbal violence” that could be associated with these ways of debating a complex subject.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en