2018
Ce document est lié à :
Cahiers québécois de démographie : Revue internationale d'étude des populations ; vol. 47 no. 1 (2018)
Tous droits réservés © Association des démographes du Québec, 2019
Brahim Boudarbat et al., « L’inadéquation éducation-emploi et son impact sur les revenus chez les travailleurs canadiens », Cahiers québécois de démographie, ID : 10.7202/1062108ar
Dans ce texte, nous brossons un portrait de la surqualification professionnelle au Canada en traitant de sa fréquence et de ses répercussions sur la rémunération des travailleurs. La surqualification des travailleurs est une question largement étudiée dans la littérature, ce qui témoigne bien de l’importance du phénomène autant pour les décideurs des politiques publiques que pour les individus. Les données de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011 indiquent que le pourcentage de travailleurs canadiens qui étaient surqualifiés dans leur emploi était de 26 % en 2011, soit presque le même taux enregistré en 2006. Ce taux varie significativement selon le niveau d’études (40 % chez les titulaires d’un baccalauréat, 18,3 % pour les diplômés d’études secondaires) et le domaine d’études (49 % en histoire, 27 % en bibliothéconomie). Au chapitre des revenus, les travailleurs surqualifiés gagnent moins que leurs collègues qui ont le même niveau de scolarité, mais qui occupent un poste qui correspond à cette scolarité. Toutefois, par rapport aux travailleurs qui possèdent le niveau d’études habituellement requis, les plus scolarisés (c’est-à-dire ceux qui sont surqualifiés) gagnent plus.