Un silence assourdissant à la césure : les guerres larvées de l’e caduc entre oedipiens, misogynes et glottophobes

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2019

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Renaissance and Reformation ; vol. 42 no. 1 (2019)

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All Rights Reserved © Canadian Society for Renaissance Studies / Société canadienne d’études de la Renaissance, Pacific Northwest Renaissance Society, Toronto Renaissance and Reformation Colloquium and Victoria University Centre for Renaissance and Reformation Studies, 2019



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David Moucaud, « Un silence assourdissant à la césure : les guerres larvées de l’e caduc entre oedipiens, misogynes et glottophobes », Renaissance and Reformation / Renaissance et Réforme, ID : 10.7202/1064517ar


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Largement étudié sous l’angle « naturel » d’une tabula rasa générationnelle, le changement technique, voire formaliste, connu comme « l’abolition de la coupe féminine » vers 1515 est un noeud conflictuel bien plus sinueux qu’il n’y paraît de prime abord. Ce silence formel, imposé à la césure par de jeunes poètes (Marot) et de moins jeunes (Lemaire), fit grand bruit une fois brandi comme fer de lance misogyne contre une mise aux normes linguistique plus insidieusement autoritaire. Outre le faux débat de la modernité qui en rejoue un plus ancien, outre celui de la misogynie qui littéralise incongrûment une affaire des plus techniques, les derniers feux des coupes « épique » et « lyrique » semblent aussi devoir masquer la dissidence d’une spécificité phonétique régionale contre la francisation centraliste de la chose poétique, sous l’effet d’un nouvel unanimisme de cour qui, discrètement, oppose comme rarement l’ordre à une rébellion réactionnaire.

Widely studied from the “natural” perspective of a generational tabula rasa, the formalist shift in poetic technique known as the abolition of the coupe feminine, which occurred around 1515, is a thorny issue much more complicated than it would first appear. This formal silence, imposed upon the caesura by young poets (Marot) and older ones (Lemaire) alike, caused a sensation once wielded as a misogynist spearhead against a more insidiously authoritarian linguistic normalization. Beyond the false debate around modernity that re-enacts an older one, and beyond the debate, conducted in misogynist terms, that incongruously literalizes a highly technical issue, the last flickers of “epic” and “lyrical” coupes would seem also to need to conceal the dissidence of phonological, regional specificity against the centralist francisation of the “poetic thing,” under the influence of a new unanimity at the Court of Valois that discretely—and unusually—opposes order to reactionary rebellion.

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