2019
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Renaissance and Reformation ; vol. 42 no. 1 (2019)
All Rights Reserved © Canadian Society for Renaissance Studies / Société canadienne d’études de la Renaissance, Pacific Northwest Renaissance Society, Toronto Renaissance and Reformation Colloquium and Victoria University Centre for Renaissance and Reformation Studies, 2019
Nora Viet, « « Treschevaleureux capitaines » contre « crocheteurs de flascons » : lecteurs et lectorats dans les Fascetieux devitz des Cent nouvelles nouvelles du Seigneur de La Motte Roullant », Renaissance and Reformation / Renaissance et Réforme, ID : 10.7202/1064524ar
Le récit bref de la Renaissance doit en partie son succès à son ubiquité sociale : fables, fabliaux, nouvelles circulaient dans les sphères les plus diverses, de la cour aux cercles humanistes, des milieux bourgeois au clergé. Avec la vogue du recueil de nouvelles dans les années 1540-1550, on voit pourtant s’afficher, dans les péritextes, des figures de lecteurs littérairement et socialement marquées, parfois explicitement opposées entre elles : lecteurs bourgeois et lecteurs de cour, honnêtes dames et gentilshommes, amateurs de nouvelles à l’italienne et lecteurs de contes gaulois. L’article se propose d’analyser ces clivages à partir d’un recueil où ils s’expriment avec un relief particulier : les Fascetieux devitz des Cent nouvelles nouvelles, imprimés à Lyon sous le nom d’auteur de La Motte Roullant (1549). La représentation d’un lectorat différencié et haut en couleur participe ici de l’élection d’un public de nouvelles à la française.