Promouvoir le transculturel comme « typiquement allemand » ? Retour sur cinquante ans de littérature de la migration et sur sa promotion

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2018

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TTR : Traduction, terminologie, rédaction ; vol. 31 no. 2 (2018)

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Cet article considère la question du transculturalisme dans la littérature contemporaine de langue allemande, dite « littérature de la migration ». Bien que l’importance de cette littérature se soit accrue dans tous les pays de l’aire germanophone, l’accent est mis ici sur l’Allemagne. L’article donne un aperçu des différentes vagues de migrants qui sont arrivées en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale : les populations d’Europe centrale et orientale, expulsées de leur pays de résidence entre 1944 et 1950, les Gastarbeiter venus sur des contrats de travail temporaires entre 1950 et 1970, les réfugiés politiques durant la guerre froide et les migrants économiques après l’effondrement du bloc soviétique, ainsi que quelques représentants de la mobilité individuelle et librement choisie dans un passé plus récent. Chacune de ces vagues a produit des écrivains qui ont rédigé tout ou partie de leur oeuvre en allemand, le plus souvent sous l’influence d’autres langues avec lesquelles ils avaient été en contact. Ces textes témoignent d’une situation entre les langues vécue très différemment selon les auteurs. Sont évoqués Rafik Shami et Feridun Zaimoğlu, mais aussi Herta Müller, Terézia Mora, Sharon Dodua Otoo et Yoko Tawada. Si cette littérature est largement connue et étudiée dans les pays de langue allemande et dans les départements d’études germaniques des universités, le présent article prend le parti d’interroger la façon dont elle est promue par la politique culturelle, le marché du livre et les historiens de la littérature.

This article considers the question of transculturalism in contemporary German-language literature called “literature of migration.” Although its importance has increased in all German-speaking countries, the focus here is on Germany. The article gives an overview of the different groups of migrants who arrived in Germany after the Second World War: Central and Eastern European populations expelled from their countries of residence between 1944 and 1950, Gastarbeiters who came on temporary employment contracts between 1950 and 1970, political refugees during the Cold War and economic migrants after the collapse of the Soviet bloc, as well as some representatives of individual and freely chosen mobility in the more recent past. Each of these waves produced writers who wrote all or part of their work in German, often influenced by other languages with which they had been in contact. These texts testify to a situation between languages experienced very differently according to the authors. Rafik Shami and Feridun Zaimoğlu, but also Herta Müller, Terézia Mora, Sharon Dodua Otoo, and Yoko Tawada serve as examples. While this literature is widely known and studied today in German-speaking countries and in post-secondary departments of German Studies, the present article questions the way in which it is promoted by German cultural policy, the book market, and historians of literature.

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