2019
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Lien social et Politiques ; no. 83 (2019)
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Gabrielle Désilets et al., « La mise en oeuvre des politiques d’accueil des migrants à l’échelle des quartiers montréalais : l’étude de l’initiative Vivons nos quartiers », Lien social et Politiques, ID : 10.7202/1066092ar
En soulignant le décalage entre les politiques mouvantes et ambiguës, les discours publics « hostiles » et les réalités quotidiennes du terrain, que nous apprend l’étude du cas de l’initiative Vivons nos quartiers sur la mise en oeuvre des politiques migratoires ? Cette initiative, menée par des organismes communautaires montréalais oeuvrant dans le secteur de l’immigration, vise la mise en commun des meilleures pratiques d’inclusion à l’échelle des quartiers de Montréal. Ce projet est né dans le contexte de l’arrivée des réfugiés syriens en 2016, et s’est adapté aux réalités des arrivées nombreuses de demandeurs d’asile en 2017 et 2018.Basé sur une recherche ethnographique, l’article analyse les interactions observées lors de formations, de rencontres et d’instances de concertations d’acteurs communautaires et institutionnels. L’analyse se penche sur la mise en oeuvre des politiques canadiennes d’établissement de « collectivités accueillantes » (Esses et al., 2010 ; Belkhodja, 2009). Nous mobilisons le concept de résilience sociale pour analyser les stratégies déployées par les institutions d’accueil confrontées aux défis liés à l’immigration. En effet, la « crise migratoire » perçue au Québec a influencé de manière contradictoire la mise en oeuvre des politiques d’accueil : d’une part, en « paralysant » et, de l’autre, en « mobilisant » les acteurs du terrain. Le souci de favoriser l’établissement de « collectivités accueillantes » se situe au croisement de cette ambivalence. En produisant une trame narrative mobilisatrice, le projet documenté contribue à la résilience des milieux d’accueil et, par extension, des nouveaux arrivants.