Murambi, le livre des ossements ou la question du jugement

Fiche du document

Date

2019

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Études françaises ; vol. 55 no. 3 (2019)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 2019



Citer ce document

Josias Semujanga, « Murambi, le livre des ossements ou la question du jugement », Études françaises, ID : 10.7202/1066608ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Les études sur les génocides et la Shoah privilégient le témoignage, au détriment des mécanismes narratifs mis en oeuvre. Cet article propose une analyse de la mise en abyme du jugement dans Murambi, le livre des ossements de Boubacar Boris Diop, roman-reportage sur le génocide des Tutsi au Rwanda. Je suggère que sa dimension testimoniale relève non seulement de son champ sémantique, mais également de ses plans narratif et énonciatif. Des procédés narratifs y sont déployés, mettant en scène une situation de procès où bourreau, victime et juge se font face. Dans ce roman d’horreur, Siméon Habineza émerge, figure du juste opposé à toute forme d’extrémisme, comme le véritable héros du roman. Au contraire des autres membres de sa tribu, il refuse de participer au génocide, et, après la guerre, combat la vengeance. À la différence des autres romans de l’auteur, qui sont des tragédies dont aucun héros n’émerge, dans Murambi, héros et antihéros sont identifiés. Cette forme mélodramatique suggère qu’un roman sur un génocide ne saurait rester neutre sur le plan des valeurs.

Genocide and Shoah studies give a great importance to the testimony, neglecting the narrative devices at work. This article proposes an analysis of the mise en abyme of judgement in Murambi, the Book of Bones by Boubacar Boris Diop, a novel and reportage about the genocide of the Tutsi in Rwanda. I suggest that its testimonial dimension arises not only from its semantic field, but also from its narrative and enunciative situations. Narrative devices are deployed to stage a trial situation where executioner, victim and judge face each other. In this horror novel, Simeon Habineza emerges, figure of the righteous opposed to all forms of extremism, as the true hero of the novel. Contrary to the other members of his tribe, he refuses to participate in the genocide, and, after the war, he fights against revenge. Unlike the author’s other novels, which are tragedies where no hero emerges, in Murambi, heroes and anti-heroes are identified. This melodramatic form suggests that a novel about genocide cannot remain neutral in terms of values.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en