2018
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Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 28 no. 2-3 (2018)
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Janine Marchessault, « Real Time Zidane », Cinémas: Revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies, ID : 10.7202/1067494ar
Alors le montage télévisuel s’est développé sur la base du passage d’une caméra à l’autre, le montage vidéo s’est révélé d’emblée difficile et fastidieux et, de ce fait, il s’est limité souvent à un assemblage de blocs linéaires, par opposition au montage cinématographique en continu. Mais ce que la vidéo a offert (en réponse à la re-présentation du cinéma) et ce que l’art vidéo a déconstruit à ses débuts, c’est l’illusion d’immédiateté, de durée, de transmission et de « temps réel ». Cet article traitera de la construction du « temps réel » (une expression issue de l’informatique décrivant le temps médié par la technologie) dans la version à canal unique de Zidane, un portrait du 21e siècle de Douglas Gordon et Phillip Parreno. À bien des égards, ce travail peut être vu comme une manifestation ou un aboutissement de la critique de la simultanéité par les premiers artistes vidéo, que Gordon et Parreno fusionnent avec les idéologies de la télévision en temps réel. Zidane a été tourné avec dix-sept caméras différentes fixées sur un seul joueur. Ces vues en temps réel ont été mixées par les artistes comme une pièce musicale et une performance pour créer un portrait de la médiation au 21e siècle.