2015
Ce document est lié à :
Revue québécoise de droit international ; (2015)
Tous droits réservés © Société québécoise de droit international, 2015
Marie-Laurence Hébert-Dolbec, « TOWARDS BUREAUCRATIZATION: AN ANALYSIS OF COMMON LEGAL REPRESENTATION PRACTICES BEFORE THE INTERNATIONAL CRIMINAL COURT », Revue québécoise de droit international / Quebec Journal of International Law / Revista quebequense de derecho internacional, ID : 10.7202/1068007ar
La place des victimes dans le projet pénal international a, depuis l’établissement de la Cour pénale internationale (CPI), été largement traitée par la littérature tant technique que critique. D’une manière tout à fait innovatrice, l’article 68(3) du Statut de Rome permet aux victimes de crimes de masse de présenter leurs vues et préoccupations devant la juridiction pénale internationale permanente. Or, l’évolution de la jurisprudence au cours de la dernière décennie indique que, à l’instar de leur rôle devant les autres tribunaux pénaux internationaux, les victimes n’auront finalement pas l’opportunité de participer directement aux procédures devant la CPI. En effet, le véritable acteur, voire la véritable voix des victimes, sera celle de leur représentant légal. C’est donc à travers cet acteur que le présent article souhaite traiter de la problématique de la participation des victimes devant la CPI. La représentation légale commune – soit la représentation de centaines, voire milliers de victimes par un seul avocat – s’est rapidement révélée inévitable. Dans un souci d’efficacité, la pratique actuelle a fait de la sélection du représentant légal, un choix institutionnalisé et incité à la dépersonnalisation de la relation avocat-clients. L’auteure s’attache à démontrer les similarités entre l’organisation de cette représentation légale commune et l’idéal type d’une bureaucratie imaginée par Weber.