2019
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Recherches féministes ; vol. 32 no. 2 (2019)
Tous droits réservés © Recherches féministes, Université Laval, 2019
Andrea Martinez, « Du travail associatif au militantisme : l’expérience des agricultrices urbaines et périurbaines du Nordeste au Brésil », Recherches féministes, ID : 10.7202/1068338ar
S’appuyant sur des entrevues semi-dirigées auprès de 50 agricultrices urbaines et périurbaines issues de secteurs marginalisés (favelas, assentamentos, terreiros et communautés quilombolas et indigènes) des États de Ceará et de Pernambouc, l’auteure s’intéresse aux dynamiques associatives qui permettent à ces femmes de rompre avec la stigmatisation et l’invisibilité, d’une part, et de se constituer en mouvement social selon les trois principes (identité, opposition et historicité) de la théorie tourainienne de l’« acteur social », d’autre part. Son analyse révèle que les actions militantes de ces agricultrices nourrissent des réseaux de collaboration qui vont au-delà des droits fonciers, contribuant ainsi à une autonomisation (empowerment) individuelle et relationnelle articulée autour du projet inachevé – et aujourd’hui compromis par le gouvernement de Bolsonaro – de l’économie sociale et solidaire comme moyen d’en finir avec les diverses formes de domination et d’oppression croisées.