2019
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Canadian Social Work Review ; vol. 36 no. 2 (2019)
All Rights Reserved © BarbaraA.Heron, 2020
Barbara A. Heron, « LE NÉOLIBÉRALISME ET LA RÉGLEMENTATION DU TRAVAIL SOCIAL : Implications en vue d’une résistance épistémique », Canadian Social Work Review / Revue canadienne de service social, ID : 10.7202/1068546ar
L’engagement des théoriciens et des chercheurs en travail social, à travers leur pratique, dans une « désobéissance épistémique » face à « l’épistémicide » des savoirs des Autres est une question essentielle qui se pose dans le contexte néolibéral actuel. Toutefois, les possibilités d’opposer une telle résistance sont de plus en plus limitées par les exigences d’obtention de permis pour les professionnels du travail social. Le présent article examine les effets de la réglementation professionnelle du domaine du travail social au moyen de l’établissement de normes de compétence pour l’octroi de permis qui consistent à consolider les modes de connaissance occidentaux tout en transformant la profession, de concert avec le néolibéralisme, de manière à la soustraire à la désobéissance épistémique. Les normes de compétence élaborées par le Conseil canadien des organismes de réglementation en travail social serviront de point de départ d’une analyse des effets croisés du néolibéralisme sur la pratique du travail social et de la place essentielle que tient la réglementation de la profession dans cet écheveau d’effets. Les répercussions pour l’enseignement du travail social et l’impératif d’une résistance épistémique seront abordés en conclusion.