L’intervention armée consécutive aux allégations d’usage d’armes chimiques en Syrie : brèves remarques sur une opération controversée

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2018

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Revue québécoise de droit international ; vol. 31 no. 2 (2018)

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René Songole S., « L’intervention armée consécutive aux allégations d’usage d’armes chimiques en Syrie : brèves remarques sur une opération controversée », Revue québécoise de droit international / Quebec Journal of International Law / Revista quebequense de derecho internacional, ID : 10.7202/1068662ar


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Dans la nuit du 13 au 14 avril 2018, une coalition internationale formée par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne a mené des opérations militaires visant à détruire l’arsenal chimique clandestin du régime syrien. Déclenchée en réaction aux allégations d’usage d’armes chimiques par les forces du régime syrien, cette opération n’a pas manqué de diviser le Conseil de sécurité des Nations Unies. Si les États intervenants, notamment la France et la Grande-Bretagne, ont mobilisé tant des arguments légaux que moraux pour justifier ces frappes, il n’en demeure pas moins que la légalité autant que la légitimité de l’opération posent problème. Cet article montre que si l’opération menée en Syrie est entachée d’irrégularité dans sa légalité externe, sa légitimité est tout aussi à relativiser au regard de sa légalité interne, et ce, en raison de l’antériorité des frappes armées à la vérification matérielle des faits.

On the night of April 13 to 14, 2018, an international coalition formed by the United States, France and Great Britain led military operations aimed to destroy the clandestine chemical weapons sites of the Syrian regime. This operation, launched in response to allegations of use of chemical weapons by Syrian regime forces, did not fail to divide the United Nations Security Council. Although the intervening States, especially France and Great Britain, have mobilized both legal and moral arguments to justify these strikes, the fact remains that the legality as well as the legitimacy of the operation are problematic. This article shows that if this armed operation is tainted with irregularity in its external legality, its legitimacy is also to be relativised with regard to its internal legality, and this, because of the anteriority of the military strikes, led before the verification of allegations of use of chemicals weapons.

En la noche del 13 al 14 de abril de 2018, una coalición internacional formada por Estados Unidos, Francia y Gran Bretaña llevó a cabo operaciones militares con el fin de destruir el arsenal químico clandestino del régimen sirio. Esta operación, activada en respuesta a las denuncias de uso de armas químicas por las fuerzas del régimen sirio, dividió al Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas. Los estados a favor de la intervención, especialmente Francia y Gran Bretaña, propusieron argumentos legales y morales para justificar estos ataques, sin embargo, la legalidad y la legitimidad de la operación son problemáticas. Este artículo muestra que, si la operación realizada en Siria padece de irregularidades de legalidad externa, su legitimidad también puede ser relativizada con respecto a la legalidad interna, ya que los ataques fueron realizados con anterioridad a la verificación de los hechos materiales.

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