Pas de révolution pour la police ? Syndicats et organisations internationales autour de la « Réforme du secteur de la sécurité » en Tunisie après 2011

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2020

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Lien social et Politiques ; no. 84 (2020)

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Cet article interroge les projets menés au nom de la réforme et de la démocratisation de la police en Tunisie post-révolution. La période suivant le départ de Ben Ali a effectivement connu une série de réajustements au sein des forces de sécurité, notamment à la suite d’une ouverture sur de nouvelles sources d’influence, émanant de professionnels de la sécurité organisés sous forme de syndicats ou d’associations, ou bien d’acteurs internationaux. Partant d’une analyse du projet de police de proximité porté par le PNUD et le ministère de l’Intérieur, cet article tâchera de montrer que, si les structures et les normes régissant les forces de l’ordre ne connaissent pas de modification profonde, le rapprochement entre policier et citoyen mené au nom de la réforme a pour effet de sélectionner la participation citoyenne en excluant les dominés. L’action menée par les syndicats policiers nouvellement formés contribue encore à réduire le spectre du changement politique en réduisant le contrôle sur les policiers en même temps que leur redevabilité vis-à-vis de la population. Ces syndicats parviennent, en reprenant à leur propre compte les discours de la « Réforme du secteur de la sécurité » (RSS), à légitimer et à consolider leur position de représentants des corps policiers. Il s’agira donc de revenir sur un processus de changement à l’oeuvre sans présumer de son issue, en le réinscrivant dans sa temporalité politique et entre les lignes de tension entourant la définition de ses termes au sein des forces de l’ordre.

This article analyses projects carried out in the name of police reform and democratization in post-revolution Tunisia. The period following the departure of Ben Ali saw a series of readjustments within the security forces, notably following an opening to new sources of influence, emanating from security professionals organized in the form of unions or associations, or international players. Based on an analysis of the community policing project carried out by the UNDP and the Ministry of the Interior, the purpose of the article is to show that, without profoundly modifying the structures and standards governing the police, the enhancement of relations between police and citizen carried out in the name of the reform excludes the subaltern. Newly formed police unions further reduce the specter of political change by doing lobbying work to exclude police control and accountability from SSR. They manage, by taking over the discourses of the Security Sector Reform, to legitimize and strengthen their position as representatives of the police forces. The aim of the article is to analyze a process of change at work without presuming its outcome, by reinscribing it in its political temporality and the lines of tension around the definition of the terms of change within the police.

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