Sexting à l’adolescence : des frontières de l’intimité du couple à l’extimité à risque.

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2019

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Enfances, Familles, Générations ; no. 34 (2019)

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Fabienne Glowacz et al., « Sexting à l’adolescence : des frontières de l’intimité du couple à l’extimité à risque. », Enfances, Familles, Générations, ID : 10.7202/1070310ar


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Cadre de la recherche : À l’adolescence, les relations amoureuses jouent un rôle significatif et offrent un espace où les adolescents approfondissent le développement de leurs compétences émotionnelles, sociales et cognitives, qu’ils avaient déjà élaborées dans la sphère familiale et avec leurs amis. À l’ère du numérique, l’intimité dans les relations amoureuses des adolescents se teste et se construit dans un espace social s’inscrivant à la fois dans le monde réel et dans l’espace virtuel. Le sexting, nouvelle modalité de régulation de l’intimité envisagée sous le prisme de l’extimité dans un environnement dominé par les technologies numériques, soulève des questions quant aux risques réels et perçus par les jeunes et aux frontières de l’intime. Objectifs : Nos études visent à mieux définir les contextes et motivations aux pratiques de sexting, les usages abusifs et les liens avec les cyberviolences, les représentations et risques perçus par les adolescents, ainsi que les perspectives et les besoins de prévention tels que les jeunes les envisagent.Méthodologie : Deux études ont été menées en Belgique auprès d’adolescents (étude 1 : N= 1321 - 45 % garçons - âge moyen : 15,1 ans [ÉT =2,1] et étude 2 : N= 340 - 65 % garçons - âge moyen : 15,6 ans [ÉT =1,7]). Un questionnaire a été proposé aux participants rencontrés au sein des établissements scolaires dans le cadre de passations collectives. Résultats : Au sein de l’étude 1, 18,7 % des participants et 26 % dans l’étude 2 déclarent avoir déjà envoyé ou posté des messages, photos ou vidéos sexy d’eux-mêmes. Les garçons sont plus susceptibles que les filles d’avoir pratiqué le sexting au moins une fois et plus spécifiquement d’avoir posté ce type de contenus en ligne. Plus de 60 % des adolescents garçons et filles destinaient ces contenus à un partenaire amoureux. Quant aux prévalences de victimisation, 17,1 % des participants rapportent avoir déjà été victimes d’au moins une forme de cyberviolences sexuelles et/ou sexistes, soit la diffusion non consentie de messages ou images à caractère sexuel, ou menaces d’agir de la sorte, et la réception de messages insultants ou rumeurs à caractère sexuel. Conclusions : Inscrite dans une exploration de la sexualité adolescente, la pratique du sexting est mise au service de l’extimité dans une poursuite des tâches développementales. Pourtant elle est susceptible de donner lieu à d’importantes dérives et de permettre la reproduction virtuelle de violences et d’attitudes sexistes et déshumanisantes. Les besoins de prévention suggérés tant par les filles que par les garçons traduisent entre autres le besoin d’un cadre contenant pour réguler ces pratiques.Contribution : La prévention dans le domaine de la vie sexuelle et affective, incluant le sexting, reste la voie pour éduquer et sécuriser les adolescents aux saines pratiques en la matière, et ce, dès l’enfance dans le cadre scolaire.

Research Framework : In adolescence, romantic relationships play a significant role and provide a space where adolescents deepen the development of their emotional, social and cognitive skills, which they had already developed with their family and their friends. In the digital age, intimacy in teenagers’ relationships is tested, built and questioned in a social space that is part of both the real world and the virtual space. Sexting, a new modality for regulating intimacy under the prism of “extimity” in an environment dominated by digital technologies, raises questions about the real and perceived risks faced by young people and about the boundaries of intimacy. Objectives: Our studies aim to better define the contexts and motivations for sexting practices, abusive uses related to cyber violence as well as the representations and risks perceived by adolescents and the prospects and needs for prevention according to young people. Methodology: Two studies were conducted in Belgium among adolescents (study 1: N= 1321 - 45% male—middle age: 15.1 years [SD =2.1] and study 2: N= 340 - 65% male—middle age: 15.6 years [SD =1.7]). Questionnaires were collectively administered to participants met within schools. Results: 18.7% in study 1 and 26% in study 2 report that they have already sent or posted sexy messages, photos or videos of themselves. Boys are more likely than girls to have practised sexting at least once and more specifically to have posted this type of content online. More than 60% of adolescent boys and girls intended this content for a love partner. 17.1% of participants reported that they had already been victims of at least one form of sexual and/or sexist cyber violence, namely the unwanted dissemination of sexual messages or images or threats to do so and insulting messages or rumours of a sexual nature. Conclusions: As part of an exploration of adolescent sexuality, sexting serves “extimity” in the pursuit of developmental tasks. However, it is likely to give rise to major abuses and allow the virtual reproduction of sexist and dehumanizing attitudes and violence. The prevention needs suggested by both girls and boys reflect, among other things, the need for a framework containing these practices. Contribution: Prevention in the field of sexual and emotional life, including sexting, remains the way to educate and secure adolescents in healthy sexual and emotional life practises from childhood onwards in school settings.

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