La prison comme topique dans la bande dessinée au XXIe siècle : questions d’intertextualité et de réflexivité

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2018

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Recherches sémiotiques ; vol. 38 no. 1-2 (2018)

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Audrey Higelin, « La prison comme topique dans la bande dessinée au XXIe siècle : questions d’intertextualité et de réflexivité », Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, ID : 10.7202/1070824ar


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Si la bande dessinée n’a évidemment pas attendu le XXIe siècle pour faire de la prison comme fait social une topique significative, ce sont véritablement dans ses occurrences récentes, liées au renouvellement du médium, qu’elle devient le sujet même de nombre d’albums de bande dessinée. En effet, l’importance prise par la prison dans la BD a partie liée avec ce que l’on appelle la BD de reportage, développée notamment par Etienne Davodeau et Joe Sacco, qui a pour volonté explicite de créer de l’empathie et de la solidarité affective entre les gens décrits et le lecteur. 20 ans ferme, « docu-fiction » de Ricard & Nicoby (2012), se place dans cette perspective, en plus d’admettre un objectif véritablement didactique et militant. Par ailleurs, ces dernières décennies ont vu se développer des récits autobiographiques comme ceux de Manu Larcenet ou encore Fabien Neaud, qui rendent compte de situations ordinaires en mettant en scène des héros parfois prisonniers de leur condition. L’autofiction et le témoignage sont aussi des viatiques génériques particulièrement propices au développement d’un discours sur la prison. Ainsi, Berthet One, dans L’Évasion (2011), propose-t-il un témoignage autofictionnel humoristique d’une expérience de détention réelle, alors que Bast, dans En chienneté, relate son expérience d’animateur d’un atelier de BD au sein d’un établissement carcéral, usant de la focalisation externe pour servir des procédés réflexifs.Il s’agira donc, en se concentrant sur les références évoquées plus haut, mais sans exclure d’autres occurrences pouvant se montrer éclairantes, de mettre l’accent dans cet article sur les dimensions intertextuelles et la réflexivité dans la bande dessinée ayant la prison pour thème principal.

Although comics obviously did not wait until the 21st century to use the social fact of the prison as a significant topic, the recent renewal of the medium is not unrelated to the rise of this theme in several comic book albums. Indeed, the growing importance of prison as a topic in comics is linked to what is typically called “reportage comics”, developed especially by Etienne Davodeau and Joe Sacco, and which has the explicit goal to create emotional empathy and solidarity between the people portrayed and the reader. 20 ans ferme is a docudrama produced in this context by Ricard & Nicoby (2012) which also carries out a genuinely didactic and militant objectives. Moreover, the recent decades have seen the development of autobiographical stories like those from Manu Larcenet or Fabien Neaud, which depict ordinary situations and present characters that are prisoners of their own condition. Autofiction and testimony are genres particularly conducive to the development of a discourse on the prison. Thus, in L’Évasion (2011) Berthet One offers a humorous autofictional testimony about a real prison experience, while Bast, in En chienneté, recounts his experience as a facilitator of a comics workshop within prison, while using internal focalization to underscore the self-reflexivity of the situation.Therefore, by focusing on the above-mentioned works, this article addresses the intertextual dimensions and reflexivity of comics that have the prison as their as main theme.

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