THE VIETNAM PIETA: SHAPING THE MEMORY OF SOUTH KOREA’S PARTICIPATION IN THE VIETNAM WAR

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2019

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Les ateliers de l'éthique ; vol. 14 no. 2 (2019)

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Résumé En Fr

Conceived to commemorate the victims of South Korea’s participation in the Vietnam War, the statue of the Vietnam Pieta invites us to question who shapes the memory of this neglected facet of the conflict. The present article analyzes the various actors involved in this contentious process in and across both countries, starting with the South Korean activists behind the statue’s making and the movement for recognizing the crimes committed by their army. Examining these activists’ advocacy work since the late 1990s, the article argues that they are triply situated in the fight over remembering South Korea’s intervention in Vietnam. Truth advocates first appear in a position of privilege and leadership vis-à-vis Vietnamese victims of South Korean military wrongdoings, which raises the issue of the material and political asymmetries at stake in the construction of memory. Simultaneously, the same advocates occupy a position of marginality vis-à-vis the dominant public discourse held on the war by Hanoi and Seoul, whose common interest lies in deepening their mutually beneficial but unequal economic partnership. Thirdly, the memory of the conflict pits truth activists against another group within their own civil society: veterans’ organizations aggressively denying all war crimes accusations. Ultimately, remembering the war is not the object of a bilateral dispute between the South Korean and Vietnamese states, but rather a site of domestic tensions within South Korea itself.

Conçue pour commémorer les victimes de l’intervention sud-coréenne dans la Guerre du Viêt Nam, la statue de la Pietà vietnamienne nous invite à interroger qui façonne la mémoire de ce pan négligé des hostilités. Le présent article analyse les acteurs impliqués dans ce processus conflictuel de part et d’autre de chaque pays, à commencer par les activistes sud-coréens à l’origine de la statue et du mouvement pour la reconnaissance des crimes de leur armée. Examinant le travail militant qu’ils ont mené depuis la fin des années 90, l’article soutient que ces activistes sont triplement situés dans le combat autour de la mémoire de l’intervention sud-coréenne au Vietnam. Ils occupent tout d’abord une position de privilège et de leadership vis-à-vis des victimes vietnamiennes des violences militaires sud-coréennes, soulevant la question des asymétries matérielles et politiques à l’oeuvre dans tout processus de construction mémorielle. Simultanément, ces mêmes activistes apparaissent dans une position de marginalité vis-à-vis du discours public dominant qu’Hanoï et Séoul entretiennent dans l’intérêt de leur partenariat économique. Enfin, la mémoire de la guerre oppose les militants sud-coréens à un autre groupe de leur société civile : les associations d’anciens combattants niant toute accusation de crimes. Cette mémoire ne fait donc pas l’objet d’une dispute bilatérale entre le Vietnam et la Corée du Sud mais bien plutôt d’un conflit au sein de ce dernier pays.

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