2020
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Revue générale de droit ; vol. 50 (2020)
Droits d'auteur © Faculté de droit, Section de droit civil, Université d'Ottawa, 2020
Hélène Mayrand, « From Classical Liberalism to Neoliberalism: Explaining the Contradictions in the International Environmental Law Project », Revue générale de droit, ID : 10.7202/1071277ar
Le présent article propose une critique du développement du droit international de l’environnement, en montrant l’influence des idéologies du libéralisme classique, du providentialisme et du néolibéralisme sur des textes juridiques-clés. Partageant les postulats des approches critiques du droit et appliquant une méthodologie s’inspirant de la critique des idéologies, cet article vise à déconstruire la compréhension occidentale dominante de l’évolution positive du droit international de l’environnement vers une meilleure protection de l’environnement. Premièrement, il présente la conception libérale classique de la nature et ses concepts visant à résoudre les problèmes environnementaux avant la Seconde Guerre mondiale, à travers l’exemple des accords de pêche. Deuxièmement, il passe à l’influence du providentialisme sur le droit international après la Seconde Guerre mondiale, qui a donné lieu à plusieurs instruments environnementaux, notamment les accords sur la pollution marine et, plus tard, la Déclaration de Stockholm. Troisièmement, il examine le changement conceptuel sous l’influence du néolibéralisme, qui s’est produit dans les années 1990 dans la Déclaration de Rio ainsi que dans les régimes gouvernant la diversité biologique et les changements climatiques. Comme le montre cet article, au lieu de modifier les conceptions problématiques de la nature dans le droit international, le droit international de l’environnement s’appuie sur ces conceptions libérales classiques et exacerbe l’instrumentalisation de la nature en mettant l’accent sur la rationalité économique et en favorisant l’analyse coûts-bénéfices, la déformalisation du droit, la déréglementation et l’autoréglementation par les acteurs privés, la gestion par les experts et les mécanismes de marché pour solutionner les problèmes environnementaux.