2020
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Revue générale de droit ; vol. 50 (2020)
Droits d'auteur © Faculté de droit, Section de droit civil, Université d'Ottawa, 2020
Sabrina Tremblay-Huet, « La prédominance, en droit international, des droits des touristes de loisir sur les droits des communautés hôtes », Revue générale de droit, ID : 10.7202/1071279ar
Alors que la crise environnementale mène à pointer du doigt, notamment, le secteur touristique pour sa contribution à celle-ci, l’article 10 de la récente Convention-cadre relative à l’éthique du tourisme de l’Organisation mondiale du tourisme reconnaît un « droit au tourisme ». Il s’agit du point culminant normatif d’un discours supranational promouvant l’activité touristique, laquelle ne devrait pas connaître de limites. Du côté national, il est pertinent de s’intéresser aux décisions de la Division des petites créances de la Cour du Québec, qui concernent des touristes réclamant des dommages relatifs à des voyages effectués dans divers États du Sud global. Le présent article analyse ce discours normatif transnational des droits du touriste, tant sur le plan supranational que sur le plan national québécois, dans l’optique de déconstruire les consolidations juridiques de ce discours, que l’on trouve dans la Convention-cadre ainsi que dans son reflet au sein des représentations véhiculées dans le contexte de décisions en droit québécois de la consommation. Ces exemples de consolidation démontrent une complicité avec le projet néolibéral favorisant la prédominance des intérêts des touristes de loisir et des élites qui en bénéficient au détriment de ceux des communautés hôtes.