Droit, aliénation et créativité

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2020

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Les Cahiers de droit ; vol. 61 no. 3 (2020)

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Margarida Garcia, « Droit, aliénation et créativité », Les Cahiers de droit, ID : 10.7202/1071384ar


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À partir d’observations empiriques et d’observations théoriques, l’auteure expose deux manières de construire la relation au droit, l’une empruntant à l’idée d’aliénation — le droit est vu comme un cadre strict « déjà-là » (logique de l’interprétation, du choix entre réponses existentes), l’autre se rapportant davantage à l’idée de créativité — le droit est envisagé telle une expérience à formuler dans une rencontre entre des parties et une situation (logique de l’expérimentation, de la création de réponses possibles). L’auteure explore quelques idées pouvant appuyer une éthique constructiviste du droit qui soit orientée par de nouvelles façons d’être et de faire non seulement dans la production de la normativité de type juridique, mais aussi dans la conduite de la recherche (volonté de voir, d’écouter, d’être en relation significativement, d’intégrer des points de vue différents, etc.). En considérant la recherche comme une source potentielle, toutefois non officielle, de droit, et un endroit privilégié pour générer de l’innovation sociale par le droit, l’auteure présente trois manières distinctes de faire de la recherche en droit, pratiquées par ce qu’elle appelle le juriste-cartographe (point de vue interne), le juriste-voyageur (point de vue externe) et le juriste-architecte (point de vue engagé).

Based on empirical and theoretical observations, this text proposes two ways of constructing our relationship with law : one borrowing from the idea of alienation — law is seen as a strict framework “already there” (logic of interpretation, choice between available responses), the other based more on the idea of creativity — law is seen as an experience to be formulated in an encounter between several parties and a situation (logic of experimentation, creation of possible responses). We explore some ideas supporting a constructivist ethic of law that is oriented by new ways of being and doing in the production of legal normativity but also in the conduct of research (the willingness to see, to listen, to relate in a meaningful way, to integrate different perspectives, etc.). Considering research as a potential unofficial source of law, and as a privileged place to generate social innovation through law, we present three distinct ways of doing research in law, practiced by what we have called the jurist-cartographer (internal perspective), the jurist-traveler (external perspective) and the jurist-architect (advocacy perspective).

A partir de observaciones empíricas y de observaciones teóricas exponemos en este texto, las dos formas de constituir nuestra relación con el derecho. Una de ellas privilegia la idea de alienación, en la cual el derecho es considerado como un marco estricto que « ya está ahí » (y en el que se encuentran la lógica de la interpretación y la opción, como respuestas posibles). La otra, privilegia la idea de la creatividad en la que el derecho es visto como una experiencia por formular, en un encuentro entre dos partes y una situación (lógica de la experimentación, creación de respuestas posibles). Aquí exploramos algunas ideas que pueden basar una ética constructivista del derecho orientada por nuevas formas de ser y de hacer, no solamente en la producción de la normatividad del tipo jurídico sino también en la realización de la investigación (la voluntad para observar, escuchar, hallarse en una relación de forma significativa, integrar diversos puntos de vista, etc.). Al considerar la investigación como una fuente potencialmente no oficial de derecho y un lugar privilegiado para generar la innovación social por el derecho, presentamos tres formas distintas para realizar la investigación en el ámbito del derecho aplicadas por lo que nosotros hemos llamado el jurista cartógrafo (punto de vista interno), el jurista viajero (punto de vista externo) y el jurista arquitecto (punto de vista participativo).

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