Fragmentation identitaire et énonciative dans Octobre long dimanche de Guy Vaes

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2020

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Études littéraires ; vol. 49 no. 2-3 (2020)

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Sarah Yigit, « Fragmentation identitaire et énonciative dans Octobre long dimanche de Guy Vaes », Études littéraires, ID : 10.7202/1071491ar


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Cette étude se propose de montrer comment Octobre long dimanche de Guy Vaes, roman d’une lente et extraordinaire dépossession de soi au profit d’une identité imaginaire qui permet au héros de prendre la tangente face à un réel avec lequel l’identification n’est plus possible, constitue une mise en abyme de la problématique identitaire belge telle qu’elle se donne à voir à ce moment de l’Histoire et qui s’illustre dans la voie singulière du réalisme magique à travers un plein accomplissement de la synthèse des ordres (rêve-réalité) et des genres (poésie-roman), repérable dans les structures narratives mêmes. Cette synthèse aboutit à la création d’une nouvelle réalité avec sa temporalité propre, un éternel présent, comme réponse à cette problématique identitaire. Au coeur de ce roman de la « déshistoire », c’est toute une réflexion métaphysique autour des questions fondamentales et complémentaires de l’être et du temps que l’auteur bâtit au détriment de l’illusion fictionnelle. Les contours de cette réflexion se marquent dans l’exploitation et l’articulation d’un certain nombre de procédés formels récurrents à dimension métaleptique, lesquels, en raison du dédoublement énonciatif qu’ils impliquent, permettent d’identifier une entreprise de subversion énonciative révélatrice de la présence d’une autre instance subjective, réflexive et énonciative, une autre voix issue d’un processus de fragmentation qui échappe à toute catégorisation narratologique et renvoie à une fragmentation identitaire symptomatique.

This study proposes to show how Guy Vaes’ Octobre long dimanche, a novel of slow and extraordinary loss of a sense of self in favor of an imaginary identity that allows the hero to take a tangent instead of facing a reality with which identification is no longer possible, constitutes a mise en abyme of the problematic Belgian identity as it is seen at this moment of History and which is illustrated in the singular path of magic realism through a full accomplishment of the synthesis of orders (dream-reality) and genres (poetry-novel), identifiable in the narrative structures themselves. This synthesis leads to the creation of a new reality with its own temporality, an eternal present, as a response to this problem of identity. At the heart of this novel of “dishistory” is a whole metaphysical reflection on the fundamental and complementary questions of being and time that the author builds to the detriment of fictional illusion. The contours of this reflection are marked by the exploitation and articulation of a certain number of recurrent formal processes with a metaleptic dimension, which, because of the enunciative duplication that they imply, make it possible to identify an enterprise of enunciative subversion that reveals the presence of another subjective, reflexive, and enunciative instance, another voice resulting from a process of fragmentation that escapes all narratological categorization and refers to a symptomatic fragmentation of identity.

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