2020
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Le Naturaliste canadien ; vol. 144 no. 2 (2020)
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Gérard Denis et al., « Analyse spatio-temporelle des lichens comme bio-indicateurs de la qualité de l’air dans la région de Québec : 1985-1986 à 2016 », Le Naturaliste canadien, ID : 10.7202/1071605ar
Les lichens, très sensibles à la pollution de l’air, sont souvent absents des quartiers centraux des grandes agglomérations urbaines (déserts lichéniques). Nous avons comparé le couvert d’espèces de lichens corticoles sur des arbres inventoriés dans 105 stations d’échantillonnage dans la ville de Québec en 1985 et 1986 à celui recensé aux mêmes endroits en 2016. Le couvert lichénique total a augmenté dans 80 % des stations revisitées en 2016, avec une hausse moyenne de 86 %, toutes espèces et toutes stations confondues. Candelaria concolor est l’espèce de lichen dont le couvert a connu la plus forte hausse (+91 %), alors que les 3 espèces les plus sensibles à la pollution (Evernia mesomorpha, Flavoparmelia caperata et Punctelia rudecta) sont celles avec les moins fortes hausses. On a néanmoins détecté la présence de F. caperata dans bien plus de stations en 2016 (34) qu’en 1985 et 1986 (21), y compris dans les quartiers centraux. Le désert lichénique observé dans les quartiers centraux de Québec en 1985 et 1986 a totalement disparu en 2016. L’augmentation du couvert lichénique à Québec est cohérente avec la diminution notable des niveaux de dioxyde de soufre enregistrés dans la ville depuis le début des années 1990.