La voie du juste milieu ? Dans le Québec des années 1940 et 1950, les sources convergentes du néoclassicisme

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2019

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Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique ; vol. 20 no. 1 (2019)

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Jean Boivin, « La voie du juste milieu ? Dans le Québec des années 1940 et 1950, les sources convergentes du néoclassicisme », Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique, ID : 10.7202/1073167ar


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Le courant néoclassique est largement répandu au Canada durant les décennies 1940 et 1950, et notamment au Québec. Selon l’historien George Proctor, il s’agirait d’une voie médiane entre un conservatisme trop appuyé et le modernisme « extrême » de la seconde École de Vienne. Les origines européennes du courant néoclassique sont d’abord rappelées, de même que les principales caractéristiques musicales qui y sont associées, sur lesquelles il n’y a cependant pas de réel consensus. La programmation des orchestres montréalais ainsi que des coupures de presse de l’époque permettent de retenir quelques moments-clés attestant la pénétration du courant néoclassique au Québec. L’auteur met en valeur l’influence d’Igor Stravinski, chef de file du mouvement à compter du milieu des années 1920, qui a visité trois fois Montréal entre 1937 et 1946, de même que celle de la pédagogue Nadia Boulanger. En effet, celle-ci fait la promotion des oeuvres de Stravinski auprès de ses élèves, parmi lesquels figurent, à partir des années 1940, plusieurs compositeurs canadiens-français. D’autres grands noms rattachés à l’école moderniste française, tels Ravel et Poulenc, tout comme la musique et les écrits théoriques de l’Allemand Paul Hindemith, ont aussi eu un certain retentissement au Québec. En témoigne le compositeur Jean Vallerand (1915-1994) dans ses chroniques musicales. Le néoclassicisme est porté au Québec en premier lieu par Jean Papineau-Couture (1916-2000), mais aussi par Maurice Blackburn (1914-1988). Enfin, la qualité de plusieurs oeuvres composées durant et après la Seconde Guerre mondiale, tant au Québec qu’ailleurs dans le monde, incite à remettre en question les connotations péjoratives de l’étiquette « néoclassique », souvent réduite à des clichés, par exemple le recours au pastiche. Ce jugement sévère sera notamment le fait, chez les compositeurs de la génération suivante, des tenants d’un avant-gardisme affirmé. Un regard plus large permet aujourd’hui de reconnaître l’importance du courant dans l’ensemble de la production des compositeurs canadiens.

Neoclassicism was an important trend in Canada in the 1940s and 1950s, particularly in Quebec. According to historian George Proctor, it served as a middle-ground between the old and the new, between conservatism and the “extreme” modernism of the twelve-tone school. The European origins of the current is discussed and so are the main musical characteristics that generally define it, even though no real consensus exists on that matter. A survey of various performances of neoclassical works by Montreal orchestras and a study of their reception in the press help bring to light a few key-moments attesting the penetration of musical neoclassicism in Quebec. Considered the main leader of the movement from the middle of the 1920s onward, Igor Stravinsky visited Montreal three times between 1937 and 1946. His influence in Quebec is emphasized, as that of French pedagogue Nadia Boulanger, a strong promoter of his works and teacher of many French-Canadians in the 1940s and 1950s. Other renowned French modernists, such as Ravel and Poulenc, had an impact in the province, as did the works and theoretical writings of Paul Hindemith. This is clearly demonstrated in composer Jean Vallerand’s work as a music critic. In Quebec, the main proponent of neoclassicism is without doubt Jean Papineau-Couture (1916-2000), but Maurice Blackburn (1914-1988) presents another interesting case. Finally, in view of the quality of many works composed during or after World-War ii, in Quebec and elsewhere, one should question the derogatory aura of the “neoclassical” label, too often reduced to a couple of simple traits, such as the use of pastiche. This harsh judgement is mainly due to composers of the following generation, advocates of a more pronounced avant-gardism. A wider perspective should allow to reconsider the importance of the neoclassical trend in Canadian contemporary music as a whole.

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