2004
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Frontières ; vol. 17 no. 1 (2004)
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Jean-François Malherbe, « Les risques de violence dans l’accompagnement », Frontières, ID : 10.7202/1073599ar
Les pratiques cliniques propres aux soins palliatifs comportent des risques non négligeables de violence. Le regard médical sur la crise existentielle majeure que les soins palliatifs tentent de soulager consiste trop souvent à réduire un drame existentiel à ses dimensions corporelles. Il est moins difficile, en effet, d’orienter les décisions cliniques à partir de mesures biologiques objectives qu’à partir de la subjectivité des mourants. C’est dans cette radicale réduction du sujet à l’objet que se manifeste le risque de violence dans les soins palliatifs. Dans ce contexte, les soignants comme les soignés se perçoivent comme des rouages d’un mécanisme déshumanisant et se considèrent déchargés de toute responsabilité personnelle à l’égard du processus anonyme qui les accable. Pour pallier cette déviation paradoxale des soins palliatifs, nous proposons une approche éthique de la violence fondée sur une élucidation de la signification subjective de la mort.