Itinérance, santé mentale, justice : Expérience et perceptions des utilisateurs de services à Montréal

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2020

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Criminologie ; vol. 53 no. 2 (2020)

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Laurence Roy et al., « Itinérance, santé mentale, justice : Expérience et perceptions des utilisateurs de services à Montréal », Criminologie, ID : 10.7202/1074199ar


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Plusieurs programmes et services ont été développés en vue d’adapter les interventions policières et les processus judiciaires aux besoins des personnes ayant des troubles mentaux, de surcroît lorsque celles-ci sont en situation d’itinérance. La présente étude adopte un devis qualitatif descriptif afin d’explorer l’expérience qu’ont les personnes vivant à la fois une situation d’itinérance et un trouble mental de ces services. L’analyse de six entretiens révèle les représentations complexes que se font les participants de leur implication judiciaire, entre sentiment de responsabilité et d’injustice ; le manque de légitimité vécu dans la plupart de leurs interactions, auquel l’accompagnement offre parfois un contrepoids ; et enfin des perceptions distinctes des services selon leur nature « régulière » ou « alternative ». Les participants mettent à l’avant-plan dans leurs récits les principes de la justice procédurale, en particulier ce que des processus dits « alternatifs » permettent à cet égard, mais également le caractère exceptionnel d’interactions respectant ces principes. Les résultats nous amènent à interroger la capacité des diverses institutions sociales à offrir des services vécus comme justes par les personnes situées au confluent d’identités sociales marginalisées, à différents moments de leurs parcours.

Several programs and agencies have been developed and implemented in attempts to adapt police and legal processes to the needs of people living with mental illness, especially those who experience homelessness. The present qualitative descriptive study examines how homeless people with mental illness experience police and justice-related services. Analysis of six interviews reveals complex attitudes toward involvement with these services, including feelings of responsibility and injustice ; the perception that most programs and agencies are not fulfilling their mandates, although this failure is sometimes counterbalanced by positive experiences with community-based support programs ; and different views of those services considered to be either “regular” or “alternative” processes. Participants emphasized the principles of procedural justice – in particular what procedures labelled “alternative” offered in this regard, although they noted that even these interactions were unlikely to fully respect these principles. Our results raise questions about the ability of different social institutions to offer services that will be considered fair by individuals who experience convergent marginalized identities and are at different stages along their personal trajectories.

Varios programas y servicios han sido desarrollados con el fin de adaptar las intervenciones policiales y los procesos judiciales a las necesidades de las personas con problemas de salud mental, quienes además están en situación de calle. Este estudio adopta una aproximación cualitativa descriptiva con el fin de explorar la experiencia de estos servicios de las personas que viven a la vez una situación de calle, y un problema de salud mental. El análisis de seis entrevistas revela las representaciones complejas, entre sentimiento de responsabilidad e injusticia, de los participantes acerca de su implicación judicial ; la falta de legitimidad vivida en la mayor parte de sus interacciones, a la cual el acompañamiento le ofrece a veces un contra peso ; y, finalmente, las percepciones diferenciales de los servicios según su naturaleza “regular” o “alternativa”. Los participantes ponen en el primer plano de sus narrativas los principios de la justicia procedural, en particular lo que permiten a este respecto los llamados procesos “alternativos”, pero, igualmente, el carácter excepcional de las interacciones que respetan estos principios. Los resultados nos llevan a cuestionar la capacidad por parte de diversas instituciones sociales de ofrecer servicios vividos como justos por las personas situadas en la confluencia de identidades sociales marginalizadas, en diferentes momentos de sus trayectorias.

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