Eaux troubles : Les navires de croisière au temps de la COVID-19

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2020

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Téoros : Revue de recherche en tourisme ; vol. 39 no. 3 (2020)

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© Université du Québec à Montréal, 2020




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Alexandra Arellano et al., « Eaux troubles : Les navires de croisière au temps de la COVID-19 », Téoros: Revue de recherche en tourisme, ID : 10.7202/1074901ar


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Les navires de croisière géants évoquent des rêves d’opulence, de luxe et de divertissement mêlés à une promesse de découverte culturelle. Malgré leur popularité montante et réussite économique constante, les critiques parfois virulentes accusent l’industrie des croisières de contribuer au surtourisme, de polluer, de sous-payer des travailleurs ou de poursuivre leurs activités dans des territoires juridiques nébuleux. Naviguant avec succès à travers la pression mondiale vers la durabilité, même des épisodes importants d’épidémies de rotavirus, norovirus ou E. coli n’ont pas réussi à faire flancher ses activités. La production de navires toujours plus monumentaux, intégrant des technologies ultramodernes, innovations robotiques et numériques, illustre la folie de grandeur dans laquelle est plongé ce modèle économique. Alors que rien ne semble ébranler ce secteur touristique, l’entrée en jeu de la COVID-19 est vraisemblablement en train de changer la donne. Depuis la fermeture des ports, l’arrêt complet des activités croisiéristes partout dans le monde, et pendant que les opérateurs s’opposent farouchement aux règles de distanciation physique à bord, le démantèlement et la vente accélérée de navires par plusieurs compagnies annoncent la descente aux enfers. En temps de COVID-19, l’imaginaire romantique des navires de croisière se transforme en bombe flottante à retardement et incubateur viral au service de la pandémie. Microcosme de la mondialisation et représentant par excellence des mobilités inégales du tourisme mondial, plus de 60 000 membres d’équipages sont toujours naufragés à la dérive après trois mois de pandémie, coincés dans les filets de la crise. La croisière ne s’amuse plus ; le nouveau virus l’a placée sous les projecteurs et on entame son procès.

Giant cruise liners conjure dreams of opulence, luxury, and entertainment mingled with a promise of culture discovery. Despite their recent growth in popularity and economic success, critics accuse the cruise industry of contributing significantly to overtourism, pollution, labour inequalities, and operating via opaque legal ownership structures. Successfully navigating global pressure for sustainability, even major outbreaks of rotavirus, norovirus, or E. coli have failed to turn the industry’s activities around. The production of ever more immense ships, incorporating ultra-modern technologies, robotic and digital innovations, illustrates the delusion of grandeur on the part of this economic model. While previously nothing seemed to shake this tourism sector, COVID-19 is likely to be a game-changer. Following the worldwide closure of ports, cruise activities have effectively ceased. In addition to cruise operators currently opposing proposed new rules of physical distancing on board, the dismantling and the accelerated decommissioning of cruise ships by several companies is evidence of an industry on the verge of collapse. In the time of COVID-19, the romantic notion of cruise ships has turned into one of floating viral incubators fueling the pandemic. As a microcosm of globalization and representative par excellence of unequal tourism mobilities, more than 60,000 crew members were still adrift after three months of the pandemic, trapped in the political jaws of the crisis. This novel virus has placed the industry under a critical spotlight—The Love Boat is no longer having fun. 

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