Le travail de soutien à domicile en zone grise : étude de cas du système d’allocation directe Chèque Emploi-Service

Fiche du document

Date

2019

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Cahiers de recherche sociologique ; no. 66-67 (2019)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Cahiers de recherche sociologique, 2021




Citer ce document

Laurence Hamel-Roy, « Le travail de soutien à domicile en zone grise : étude de cas du système d’allocation directe Chèque Emploi-Service », Cahiers de recherche sociologique, ID : 10.7202/1075975ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Le système Chèque emploi-service (CES) est un mode de prestation de services de soutien à domicile de type « allocation directe » mis en place au Québec en 1996 afin de répondre aux revendications des personnes en situation de handicap et dont l’usage a depuis été largement étendu, principalement auprès des personnes âgées. Inspiré des différents modèles de type « cash-for-care », le CES permet un plus grand contrôle aux usager.ère.s et une personnalisation de leurs services, mais aussi d’importantes économies à l’État québécois. Notre étude de cas révèle que ces économies reposent entre autres sur le travail gratuit des personnes qui sont embauchées. Trois dynamiques concourent à ce phénomène : 1) la déqualification du secteur des services de soutien à domicile, 2) la dérégulation de la relation d’emploi induite par l’allocation directe, et 3) la succession de compressions budgétaires et de réduction de services. Cet article démontre que la confluence de ces trois dynamiques a pour effet de faire apparaître une « zone grise de l’emploi », c’est-à-dire un espace d’incertitude et d’arbitraire à l’intérieur duquel sont renégociées les conditions de travail et de rémunération. Le travail effectué gratuitement par les travailleuses apparaît alors tributaire des rapports de pouvoir et de dépendance qui se nouent entre elles et les usager.ère.s qui les emploient.

The Chèque emploi-service (CES) is a direct funding home care support service program implemented in Quebec in 1996 in response to the demands of people living with disabilities. The use of the CES has since been widely extended, mainly among the elderly. Inspired by various «cash-for-care» models, the CES allows for greater control and personalization of service provision, but also for significant budget savings. Our case study exposes how unpaid labour contributes to the cost-effectiveness of the program. Three dynamics underlie this phenomenon: 1) the deskilling of the home care services sector, 2) the deregulation of the employment relationship induced by direct funding, and 3) successive budget cuts and service reductions. We show that the confluence of these three dynamics results in the emergence of a «grey zone», i.e. a space of uncertainty and arbitrariness within which the working and remuneration conditions are subject to renegotiation. Unpaid labour is then tied to the power and dependence balance between users and workers.

Inspirado en los diferentes modelos del tipo «cash-for-care» implantado a partir de los años 1980 en la mayoría de los países del OCDE, el funcionamiento del Cheque empleo-servicio (CES) rompe con el modelo tradicional del trabajo: la responsabilidad y el poder de contratación, de formación y de despido son transferidos a los usuarios del servicio. Los servicios son personalizados y notamos una importante reducción de costos gracias a la disminución de la masa salarial. Este artículo trata sobre los mecanismos institucionales subyacentes, analizando tres dinámicas observadas: 1) la precarización del sector de los servicios a domicilio, operados por la introducción y el subsidio directo, 2) la desregulación inducida por la complejidad de la relación de trabajo, y 3) las reducciones presupuestarias que se traducen en un informe sobre PSD en cuanto a la responsabilidad en torno a los cuidados y servicios. Concretamente, demostraremos que la confluencia entre estas dinámicas tiene como efecto el surgimiento de una «zona gris», que consiste en un espacio de incertidumbre y de arbitrariedad, en un ámbito donde son renegociadas las condiciones de trabajo y la remuneración de PSD. El CES aparece entonces como un catalizador de una reconfiguración de relaciones de poder y de dependencia que se establecen entre los usuarios y las trabajadoras, a través de las cuales se determinan las condiciones de trabajo. Además, nuestra encuesta–trabajo de campo, revela que la remuneración percibida por las trabajadoras, no refleja totalmente las horas realmente trabajadas, sugiriendo que la reducción de costos se sostiene en el trabajo gratuito de las personas contratadas.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en