Les jeunes Algériens face à une politique d’emploi démesurée : les programmes d’insertion professionnelle et sociale soutiennent la précarité

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2019

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Cahiers de recherche sociologique ; no. 66-67 (2019)

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Zahir Ahouari, « Les jeunes Algériens face à une politique d’emploi démesurée : les programmes d’insertion professionnelle et sociale soutiennent la précarité », Cahiers de recherche sociologique, ID : 10.7202/1075977ar


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À partir d’une enquête qualitative auprès d’un panel de jeunes bénéficiaires de l’un des dispositifs de lutte contre le chômage, mis en place par l’État algérien depuis les années 1990, cette contribution tente de comprendre pourquoi les mesures de création de microentreprises et les programmes d’insertion des diplômés perpétuent la précarité chez les jeunes les plus vulnérables et quelles sont les formes de résistance adoptées par ces derniers pour y faire face. L’étude a démontré qu’en dépit de l’opportunité d’accès au monde du travail offerte aux jeunes primodemandeurs d’emploi, les dispositifs d’insertion des diplômés ne permettent pas une stabilité de l’emploi, notamment chez les femmes qui se trouvent dans une situation sociale ambiguë, où elles doivent doubler les efforts fournis et mener un double combat. Cependant, la famille joue un rôle primordial dans la réussite ou l’échec des jeunes dans la réalisation de leurs projets engagés dans le cadre de dispositif de création de microentreprises. Mais l’omniprésence de la mentalité rentière dans la pensée sociale a un effet négatif sur l’état d’esprit des jeunes créateurs d’entreprises. Enfin, nous estimons que les programmes d’insertion des diplômés et les dispositifs de création de microentreprises ne sont pas économiques, mais plutôt politiques et le gouvernement ne fait qu’acheter la paix sociale en redistribuant une partie de la rente.

Based on a qualitative investigation of a panel of young beneficiaries of one of the anti-unemployment schemes set up by the Algerian State since the 1990s, this contribution attempts to understand why the creation measures of micro-enterprises and the programmes for the integration of graduates perpetuate precariousness among the most vulnerable young people and what forms of resistance they have adopted to deal with them? The study showed that despite the access opportunity to the world of work offered to young first-time job-seekers, the integration schemes for graduates do not allow job stability mainly among women, who find themselves in an ambiguous social situation, where they must double the efforts and lead a double battle. However, the family plays a key role in the success or failure of young people in carrying out their projects as part of the micro-enterprise creation scheme. But, the omnipresence of the rentier mentality in social thought has a negative effect on the mind-set of young entrepreneurs. In the end, we believe that the integration programmes of the graduates and the creation of micro-enterprises devices are not economic, but rather political and the government does nothing but buy social peace by redistributing part of the rent.

A partir de una encuesta cualitativa efectuada entre un panel de jóvenes que se han beneficiado de uno de los dispositivos de lucha contra el desempleo puesta en práctica por el Estado algeriano desde los años 90’, esta contribución intenta comprender porque las medidas de creación de microempresas y los programas de inserción de diplomados perpetúan la precariedad entre los jóvenes más vulnerables y cuáles son las formas de resistencia adoptadas por estos últimos para hacerles frente. El estudio demuestra que en detrimento de la oportunidad de acceso al mundo de trabajo ofrecida a los jóvenes que ingresan al mercado de empleo, los dispositivos de inserción de diplomados no permiten la obtención de un empleo estable, particularmente entre las mujeres que se encuentran en una situación social ambigua, en donde deben multiplicar sus esfuerzos realizados y ofrecer un combate doble. A pesar de ello, la familia juega un rol fundamental en cuanto al triunfo o el fracaso de los jóvenes en la realización de los proyectos, que se encuadran dentro del dispositivo de creación de microempresas. A pesar de ello, la omnipresencia de una mentalidad rentista en el pensamiento social, tiene un efecto negativo sobre la mentalidad de los jóvenes creadores de empresas. Finalmente, estimamos que los programas de inserción de los diplomados y los dispositivos de creación de microempresas, no tienen una connotación económica, sino política y que el gobierno no hace más que comprar la paz social distribuyendo una parte de la renta.

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