2018
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Recherches sémiotiques ; vol. 38 no. 3 (2018)
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Mark Reybrouck, « Music as Environment: Biological and Ecological Constraints on Coping with the Sounds », Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, ID : 10.7202/1076194ar
Cet article traite de la signification musicale dans une situation d’écoute en temps réel. Articulé autour de la conception écologique de l’interaction organisme-environnement, il explore les interactions entre l’auditeur en tant qu’organisme et la musique en tant qu’environnement. Selon ce point de vue, l’auditeur peut être décrit par son comportement d’adaptation, comportement façonné par des contraintes biologiques et écologiques. S’appuyant sur les travaux précurseurs de von Uexküll et de Gibson dans les domaines de la biosémiotique et de l’écologie, et en mettant particulièrement l’accent sur les concepts de tonalité fonctionnelle et d’affordance, les auditeurs sont définis comme des organismes qui recherchent activement des informations en effectuant des interactions physiques et épistémiques sur l’environnement sonore. Les auditeurs construisent ainsi un modèle intérieur du monde sonore comme la somme totale des significations subjectives attribuées aux éléments qui reçoivent un poids sémantique. En soulignant le rôle de la signification fonctionnelle et des interactions, cette approche s’inscrit dans une tradition biosémiotique selon laquelle la connaissance de la musique doit être générée en tant qu’outil d’adaptation au monde sonore. Dans cette perspective, la création de sens musical repose sur plusieurs niveaux de traitement, de la réactivité de bas niveau jusqu’aux traitements cérébraux plus élaborés.