2019
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Recherches sémiotiques ; vol. 39 no. 1-2 (2019)
Tous droits réservés © Association canadienne de sémiotique / Canadian Semiotic Association, 2021
Myrdene Anderson et al., « Biopower, Biopolitics, Biosemiotics: Entangling Mortalities and Moralities », Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, ID : 10.7202/1076233ar
La biosémiotique tend à se libérer des paradigmes biologique et sémiotique stricts des XIXe et XXe siècles – recourant à des modèles écologiques, évolutifs, et développementaux, et en tirant parti du tournant ontologique. Nous proposons cependant un regard en arrière ainsi qu’un recentrage sur les conditions sociales et sexuelles du présent et du futur proche. Nous réunissons les discours contemporains sur le féminisme, la biophilie, la biophobie, l’essentialisme et le déni, avec les idées visionnaires de Michel Foucault sur le biopouvoir et l’État-nation. Foucault aborda une série de pathologies endémiques dans les sociétés dont il fut témoin; ces conditions persistent et se sont même accrues, allant du sexisme, du racisme, du classisme, de la technologie, de l’externalisation du travail et de l’exportation des déchets, au mantra addictif de la « durabilité », le tout culminant dans l’emprise sociale sur le vivant et sur la mort, sur l’acte de vivre et celui de mourir. Le biopouvoir se révèle aussi comme une lentille critique appropriée pour expliciter les pathologies qui entourent la population – générée, réglementée, ignorée, niée, reconnue ou pas comme étant le résultat du travail des utérus.